Le 2ème Sommet africain des bibliothèques publiques : innovation et développement

Par Doreen Appiah, Bibliothécaire, chargée de programmes à l'AfLIA Traduit par Viviana Quiñones
portrait de Doreen Appiah

En 2012 se tenait pour la première fois un Sommet des bibliothèques publiques africaines, une rencontre exceptionnelle dont Takam Tikou a rendu compte. Ce premier sommet avait mis en évidence le besoin de politiques nationales en faveur d'un nouveau modèle de bibliothèque pour tous, véritable outil pour le développement. Depuis, une association panafricaine a vu le jour en 2013, l’AfLIA (Association Africaine des Bibliothèques et des Institutions d’Information) ainsi qu’un Réseau des bibliothèques publiques africaines. Ce Réseau échange activement par le biais d’un groupe Facebook de 700 membres : une possibilité précieuse de partage d’expériences et d’information, à saisir par les bibliothécaires des pays d’Afrique francophone – pour l’instant, les membres du groupe viennent surtout d’Afrique anglophone…

Quatre ans après le premier Sommet à Johannesbourg, la deuxième édition s’est tenue au Swaziland, autour du thème de l’innovation pour le développement. Compte-rendu de ce 2ème Sommet auquel, malheureusement, peu ou pas de bibliothécaires d’Afrique francophone ont participé.

Organisé par l’AfLIA avec le support de Global Libraries (Fondation Bill et Melinda Gates), le 2ème Sommet africain des bibliothèques publiques a eu lieu au Swaziland le 30 avril et le 1er mai 2016, juste après le congrès SCECSAL des associations des bibliothèques d’Afrique centrale, de l’Est et australe.

Le thème du Sommet était « Bibliothèques du XXIe siècle : quand l’innovation développe les communautés », et les sous-thèmes, « Innovation », « Les besoins de la communauté » et « Les programmes de développement » (Union Africaine 2063, Nations Unies 2030 et Déclaration du Cap 2015). Les objectifs du Sommet étaient que les bibliothécaires publics africains connaissent mieux les technologies nouvelles et émergeantes sui sont à leur disposition, qu’ils comprennent mieux l’importance de répondre aux besoins de leur communauté, et d’attirer leur attention sur le rôle des bibliothèques publiques pour la mise en œuvre des programmes de développement de l’Union Africaine 2063, des Nations Unies 2030 et de la Déclaration du Cap, signée par les ministres africains.

Les participants – autour de quatre-vingts – sont venus du continent africain et d’ailleurs : des bibliothécaires travaillant dans des bibliothèques publiques et nationales – aussi bien des Directeurs d’établissement et autres professionnels de grande expérience et responsabilité que de jeunes professionnels représentant l’avenir de la lecture publique –, des responsables des politiques pour les bibliothèques publiques et nationales et enfin, des organismes et des professionnels partenaires des bibliothèques africaines : des responsables de l’AfLIA, le Secrétaire général de l’IFLA, des représentants d’EIFL, Worldreader, Bibliothèques sans frontières et Book Aid International parmi d’autres.

Le Président de l’AfLIA, John Tsebe, et Deborah Jacobs, Directrice de Global Libraries, ont ouvert les sessions. Dans son discours d’accueil, « Les

Deborah Jacobs, Directrice de Global Libraries © Gates Foundation

bibliothèques publiques du XXIe siècle : l’innovation développe la communauté », Deborah Jacobs a rappelé que suite au 1er Sommet, en 2012, un groupe de travail avait défini une vision pour le futur : « qu’il y ait nombre de bibliothèques innovantes, efficaces et durables, menées par des professionnels bien formés, experts et motivés qui, par leurs efforts, aient développé un réseau dynamique offrant des services variés répondant aux besoins locaux. Que les bibliothèques offrent ainsi des services utiles, contribuant à améliorer la qualité de vie et à élargir les chances de chacun. Que les citoyens soient donc fiers de leurs bibliothèques, qu’elles soient des lieux de rencontre où se passent des choses, où tous tiennent à cœur d’être vus… ». Elle a alors mis les participants au défi de s’engager dans ce sens et les a incités à travailler davantage en partenariat, dans un état d’esprit collaboratif.  

Parmi les communications portant sur des actions innovantes en Afrique et ailleurs, on peut citer « Utiliser la culture organisationnelle pour des services innovants », « Geeks, jeux et gadgets – services innovants et la transformation de l’espace », « Comprendre les besoins de la communauté : une voie royale pour la réussite d’une bibliothèque publique », « Les besoins de la communauté : les définir et s’en servir », « Des services innovants pour améliorer les compétences numériques d’élèves de zones rurales » et enfin « Des bibliothèques numériques dans des espaces publics – répondre aux besoins de la communauté ».

Les participants ont échangé des idées innovantes par le biais de discussions et d’une session “marché aux idées” à la fin de chaque journée et lors d’une session participative (« unconference »). Ces deux journées ont été très formatrices et ont encouragé chacun à mettre en place de nouvelles idées et services dans sa bibliothèque.

Pour aller plus loin

Doreen Appiah

Ghanéenne, Doreen Appiah est chargé de programmes à l’AfLIA, Association Africaine des Bibliothèques et des Institutions d’Information. Elle est bibliothécaire de métier, titulaire d’un Master en Information de l’Université du Ghana.


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