Cameroun
Comme pour les autres titres de la collection (qui, parmi d’autres pays du monde, incluent Le Sénégal, La Côte-d’Ivoire, La Mauritanie, Madagascar, Les Comores, Le Mali), chacune des doubles pages de cet album aborde un aspect du pays : géographie, climat, végétation, faune, ou encore, histoire… Les textes d’un ton neutre, informatif (quelques coquilles), sont accompagnés d’une abondante illustration : aquarelles, dessins au crayon noir, photos (de la nature et des arts traditionnels seulement) et cartes (parfois pas assez lisibles). Si la question de l’extension des territoires agricoles et de la déforestation est abordée, aucune référence n’est faite aux questions politiques. Les pygmées, marginalisés, souvent considérés comme des esclaves, « peuple en danger », se voient consacrer un chapitre, ce qui est bien entendu à saluer, mais cette bonne nouvelle est immédiatement contrebalancé par le choc du début de leur présentation : « Minorité analphabète, primitive, […] ». C’est grave et regrettable pour cet ouvrage si riche en informations dont on perçoit qu’il a été conçu « de l’intérieur » : Jessica Reuss-Nliba, co-auteur, est camerounaise.
Nous avons particulièrement apprécié le chapitre sur les transports, très actuel, et celui sur les proverbes, qui laisse percevoir un petit peu de l’esprit camerounais et met en appétit pour découvrir sa littérature. En regard de cette toute dernière page, justement, une petite bibliographie de livres pour enfants. On peut la compléter notamment avec L’Enfant pluie de Francis Bebey (Sépia), Grand-père Boni et autres contes de la savane d’Eugène Ebodé (Monde global) et de tout livre jeunesse signé Séverin Cécil Abega – comme La Hache des chimpanzés ou Jankina et autres contes pygmées… (VQ)
VQ