L'Ogre et Intiricha
Ce roman qui est aussi conte et bénéficie de quelques dessins en noir et blanc, s’inspire de l’oralité. La préface, rédigée par le ministre des Maliens de l’extérieur, situe l’ouvrage comme enraciné dans la culture du pays berbère Kel-tamashek [Touareg] où des conteuses transmettent ces contes didactiques de génération en génération. Le texte est agrémenté de quelques notes explicatives en bas de page. L’histoire met face à face un éleveur nomade père de famille et un monstre mythique qui le retient en forêt un soir et le persuade de lui accorder son amitié. Le monstre demande ensuite à Intiricha d’aller couper un gros arbre, de le ramener chez lui et de s’en servir pour agrémenter le menu de ses enfants et leur permettre de mieux se porter. La concoction rejetée par les enfants est finalement avalée par le père, qui devient mortellement obèse. Les enfants réussiront finalement à échapper au monstre carnivore, mais l’obésité du père fera de lui une victime toute désignée. Ce récit un peu long mais bien écrit, axé sur la nourriture et qui garde le lecteur en suspens jusqu’au bout, aborde de façon ludique un problème de santé. Le seul regret est que le problème traité est davantage français que malien : l’obésité, si elle affecte de plus en plus de citadins, n’est pas encore près de menacer les ruraux africains. (FU)