Le Rêve du dromadaire
Dans cette longue mélopée, un dromadaire évoque sa vie sur un ton tantôt poétique, tantôt prosaïque. Un jour, il rencontre un enfant qui lui raconte son propre univers.
De cette confrontation naît un récit tout en contraste entre le désert de sable dont les dunes se répètent à l’infini sous les pas tranquilles de l’animal, et la vie trépidante de l’enfant entre ville bruyante et campagne verdoyante. L’opposition de ces deux univers se conclut par une méditation finale sur la lente progression du désert.
Dans cette collection au grand format carré, à la couverture cartonnée, l’éditeur fait la part belle aux artistes, qui peuvent s’y exprimer largement. Muriel Diallo, qui a une palette très riche, mélange les techniques : aquarelle, peinture, collage de tissus, de papiers, photographies, incrustation d’objets… C’est vivant, débordant de couleurs, lumineux, foisonnant d’idées. On peut regretter toutefois que la mise en pages ne mette pas en valeur son travail. Les illustrations pleine page s’enchaînent de façon brutale et contrastée sans créer une dynamique de lecture. Et l’ensemble donne une impression de profusion confuse, comme cette histoire sans queue ni tête que nous promet le dromadaire au début de son récit. Le texte, répétitif et lancinant, avance au rythme du pas lent et balancé du dromadaire, mais l’histoire n’arrive pas à captiver le lecteur parce que rien ne s’y passe…
MPH