Brown Baby
Sam quitte les Etats Unis avec Rosa, sa mère, pour rejoindre son père, Charly à Paris. Nous sommes dans les années 1950, et celui-ci, trompettiste, a fui la ségrégation et joue dans les clubs de Saint-Germain-des-Prés. Cette belle histoire nous montre la difficulté de s’intégrer dans un pays qui n’est pas le sien. Mais Sam, très jeune à son arrivée en France, va s’ouvrir à ce nouveau pays, à la langue française, la poésie, la musique et faire de nouvelles rencontres déterminantes pour lui. En toile de fond de ce récit, figurent les questionnements du jeune garçon devenu adulte : Il s’interroge sur la couleur de sa peau, caramel, miel, différente de celle de ses parents et de sa sœur. Peu à peu Sam se confronte au mystère de sa naissance et découvre un drame qui n’est pas seulement le sien, un drame historique le Baby Brown Plan, qui a bouleversé l’existence de sept mille enfants métis nés entre 1945 et 1955 d’une mère allemande et d’un père afro-américain, G.I. Ces enfants ont été placés en orphelinat. C’est une journaliste américaine Mabel Grammer qui a sauvé une partie de ces enfants en affrétant des avions pour les ramener aux Etats Unis, où ils ont été adoptés. Sur fonds de blues et de jazz, Fabienne Jonca nous propose un magnifique premier roman d’apprentissage, de réflexion sur nos origines et sur ce drame historique vécu par tous ces enfants. Une courte postface nous rappelle que « selon les estimations de l’UNICEF, en 2023, 460 millions d’enfants vivent dans des zones de conflits et 43.3 millions ont subi des déplacements forcés. ». Un roman passionnant à ne pas manquer.
CB