Les Grains de maïs d'Akatia

Peut-on exiger pour soi seul toute l’intelligence du monde enfermée dans une jarre, si l’on est chimpanzé de surcroit ? Définitivement non, la chute de l’histoire le montre. Pourtant l’ascension sociale d’Akatia le chimpanzé avait bien commencé, guidée par la sagesse, la réflexion, le travail. C’était au temps du roi Tanoh, vénéré pour la justice et l’abondance qui régnait chez son peuple. Comblé par la naissance d’un neveu, l’enfant héritier qu’il n’espérait plus, ce roi offre sept jours de folles réjouissances et l’occasion pour chacun de voir exaucer son rêve. Chimpanzé ne demande que trois grains de maïs, car - argent, honneur, et même l’amour d’une princesse… -, tout passe, juge-t-il ; mais pas les grains fertiles et le travail... Mais « à vouloir trop, on finit par causer sa propre perte… », car si ruse et ambition sont de puissants moteurs pour gagner richesse, pouvoir et même le cœur de la fille du chef, cela n’aura qu’un temps.

Serge Grah, journaliste, écrivain ivoirien impliqué aussi dans le livre de jeunesse, déroule sur le mode du conte (et sur le thème des grains symboliques qu’on peut faire fructifier ou non), cette fable où ruse et sagesse s’affrontent. Sa morale engage le jeune lecteur à considérer que sagesse et partage sont à privilégier. Présentation claire et soignée, avec les illustrations lumineuses et vives de Kouadé Achille Brou qui composent des scènes très colorées et vivantes.