Nawa
Une histoire positive pour aider à vivre, pour battre en brèche les idées reçues, changer le regard sur l’autre différent, tout en accrochant le lecteur. C’est le propos de ce roman qui s’emploie de manière tout à fait convaincante à tordre le cou posément aux lieux communs sur les albinos, si lourds de conséquences. Le jeune Nawa relate son parcours angoissé pour trouver sa place dans la nouvelle école, près de la réserve camerounaise du Nja où sa mère vient d’être nommée vétérinaire. De « yeux rouges », à « cadavéré », les qualificatifs insultants ne manquent pas, pas plus que les soupçons de pouvoirs maléfiques jetés à la figure.
Si la famille est soucieuse de l’enfant et de sa douleur, le ton est vif, enjoué, naturel, dans un mode de vie « moderne », bien d’aujourd’hui. Pour venir à bout de tout cela, les talents de footballeur du petit « Eto’o » ne seront pas de trop, mais ça marche ! Le cadre du parc naturel permet aussi au passage d’alerter sur le braconnage et les espèces menacées. Un bon petit roman. La fiche pédagogique sur Internet destinée aux enseignants ignore les crimes contre les albinos en Afrique et réduit le racisme à celui des Européens envers les Africains.
ML