Tourterelles de mon enfance
Béatrice Lalinon Gbado ne cesse de nous surprendre. Elle invente un genre nouveau : la poésie documentaire. Dans ce titre consacré aux tourterelles, elle part des souvenirs de son enfance réactivés par une observation rigoureuse de l’oiseau. Elle observe, elle photographie, elle écrit. Et ceci donne un livre charmant, gracieux, léger et rigoureusement documenté.
Dans une première partie, nous avons toutes les informations sur l’oiseau : taille, poids, couleurs, chant, habitat, habitudes alimentaires, etc. Dans la deuxième partie, Béatrice Lalinon Gbado livre une expérience singulière de nidification observée avec patience et curiosité. Cette observation nous ouvre à une réflexion philosophique sur l’amour, le rôle du père et de la mère, de l’homme et de la femme, sur le destin, l’instinct, la vie… Enfin, elle nous ouvre à l’univers de son enfance convoqué par la tourterelle : la maison familiale en bord de mer, les frères plus intéressés par la capture des oiseaux que par leur observation, les cages en fibres légères de cocotier, petits chefs d’œuvre d’ingéniosité, et le temps qui passe qui transforme tout, au rythme des jours, des saisons, de la vie.
Un ouvrage bien plus abouti que Le Rêve du dromadaire qui le précède dans cette collection de grands albums carrés, cartonnés, donnant une grande place aux illustrations par des plasticiens. Tourterelles de mon enfance est, lui, illustré par des photographies prises par l’auteure, et on ne sait qui de la photo ou du texte porte la poésie…
MPH