[Le Ramadan de l’Ogre]

صيام الغول

Langue : arabe Auteur : Nezha Lakhal-Chevé Illustrateur : Laure Gomez Lieu d'édition : Casablanca Éditeur : Afrique Orient Année d'édition : 2017 Collection : Tiara Nombre de pages : 27 p. Illustration : Couleur Format : 22 x 22 cm ISBN : 978-9954-630-95-2 Âge de lecture : À partir de 9 ans Prix : 10 €
barbu sort la tête de la fenêtre d'une tour. Nuit et croissant de lune.

Paru simultanément  en français et en arabe aux éditions marocaines Afrique Orient, dans la collection Tiara, cet album propose une variante du conte tunisien que l’on avait déjà pu découvrir sous la plume de Nacer Khémir, publié chez Syros : J’avale le bébé du voisin. Un couple de pauvres paysans décide de se rendre en ville pour tenter de gagner un peu d’argent pour le Ramadan. Ils frappent à la porte d’une auberge. Une voix leur dit d’entrer, mais ils trouvent l’auberge vide. Ils s’installent pour la nuit. Le matin, ils partent chercher du travail au marché, laissant le bébé à l’auberge. Surgit alors le propriétaire de l’auberge, un ogre tout poilu qui se jette sur le bébé et l’avale mais, se souvenant que c’est le mois du Ramadan, il le recrache aussitôt. Il va finalement passer la journée à l’avaler et à le recracher. Lorsque la mère le retrouve le soir, le bébé est « gluant, sale et puant, il est jaune comme le safran ! ». Le père, trop content d’avoir un lit où se reposer, préfère ne pas se poser trop de questions : il fait taire la mère et l’envoie préparer la soupe. Rebelote le lendemain. Le troisième jour, la mère, taraudée par les soupçons, se cache sous le lit. Elle découvre le pot aux roses, parvient à s’enfuir et met dans le lit, à la place de son bébé, un bâton recouvert d’un lange, qui percera le ventre de l’ogre lorsque celui-ci l’avalera.  Le mari – sauvé in extrémis de l’estomac de l’ogre –  comprendra alors qu’il aurait mieux fait d’écouter sa femme…

Le texte a d’abord été écrit en français par la conteuse Nezha Lakhal-Chevé qui nous a déjà livré un certain nombre de contes en général très réussis. Rythmé et rimé, il est très vivant et imagé.

La version arabe n’est pas une traduction littérale, car les traductrices ont tenté de conserver ce caractère rythmé, même s’il est un tout petit peu moins réussi qu’en français. De plus, le choix de le traduire en arabe littéraire (avec quelques expressions dialectales), s’il est justifié, rend l’exercice d’autant plus difficile. L’album n’en reste pas moins assez réussi, avec des illustrations plaisantes.

MW

 

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