Juste le ciel et nous
وحدها السماء ونحن
Juste le ciel et nous… Comment parler de ce poème d'Annie Agopian sans le paraphraser ? L’autrice interroge avec des mots simples et de façon subtile le rapport de l'être humain à l'univers, à la nature, en évoquant le sol et l'herbe, le ciel et le vent, la nuit, la vie, la germination des graines, la montée de la sève. Sans en avoir l'air, elle oppose la brièveté de la vie humaine au retour des saisons et à la nuit des temps, à l'échelle des temps géologiques et de leurs phénomènes.
Texte arabe partiellement vocalisé et texte français sont placés en regard sur une même page, en face des illustrations réalisées par Carole Chaix qui a su rendre l'esprit du poème. Tantôt elle exécute de fins dessins au trait, figurant des feuillages, tel un filigrane, ou tel un motif à devinette figurant sur une assiette ancienne où l'on doit trouver un personnage caché dans les feuilles d'un arbre ; tantôt elle réalise de vrais tableaux au crayon-cire et au pinceau dans des coloris vifs. Comme ce coin de forêt, très vert, avec des taches rouges : arbres ou départs de feu ? Comme, au centre de l'album, ce paysage de buissons et d'arbres qui occupe une double page, sans texte aucun. Ou bien encore, elle mêle les techniques.. Elle s'empare parfois d'un mot, d'une expression, ou d'une idée, et naît un feu d'artifice ! Mais n'est-ce pas plutôt le passage d'une comète dans un ciel étoilé ? Ou le passage d'un missile, suivi d'une explosion ?
On peut lire et relire le poème dans un sens, comme dans l'autre, en arabe – grâce à la belle et sobre traduction de Golan Haji – comme en français et, ainsi, approfondir sa réflexion, tout en trouvant de nouveaux détails dans les illustrations.
LV