[La Vague qui a vu la mer]
الموجة التي رأت البحر
Une vaguelette, née au milieu de la mer, voudrait vivre autre chose que ce balancement perpétuel, entourée des siens, à aller toujours dans la même direction. Et si elle allait à contre-courant, seule, si elle arrêtait de se balancer au même rythme que les autres ? Le temps passe dans un calme apparent… Et voilà que le vent se lève, qu’un courant se forme, que notre vague est portée, toujours plus haut, qu’elle se dresse dans toute sa splendeur, contemple son reflet dans la mer, et fonce, en riant aux éclats, vers la plage. Elle deviendra bruine et fera éclater de rire une petite fille en se déposant sur son visage. Et la petite fille, regardant au loin, verra une vaguelette se former au loin, au milieu de la mer, comme un éternel recommencement…
Les illustrations de Hassan Zahr al-Din, des linogravures sur un fond couleur sable rehaussées à l’aquarelle dans des tons bleus, sont belles, délicates, tendres. Elles rendent bien la poésie de ce texte de Nabiha Mhaidly qui, sous prétexte de raconter l’histoire d’une vaguelette rebelle, nous parle de la vie, de son sens et du chemin que chacun peut trouver. On aurait aimé avoir un jeu de texture et de relief sur la couverture, pour sentir sous les doigts la différence de matière entre l’illustration centrale et le pourtour couleur sable… Mais ne boudons pas notre plaisir : cet album est une belle réussite !
HC