[Mon verger, où es-tu ?]
بستاني أين أنت؟
Après des mois de travail, le jardinier est convaincu : son verger est le seul, l’unique de la vallée ! Il escalade fièrement la montagne avoisinante et jette un coup d’œil alentour. Ah, il faut bien reconnaître que son verger n’est pas le seul, il y en a un pas loin du sien… Bon, qu’à cela ne tienne, le jardinier affirme que son verger n’est peut-être pas le seul, mais qu’il est sûrement le plus grand ! Ayant grimpé de quelques mètres supplémentaires, il doit bien se rendre à l’évidence : son verger n’est ni le plus grand… Ni le plus riche… Ni le plus beau… Et il devient bientôt impossible au jardinier, arrivé tout en haut de la montagne, de distinguer son verger des autres ! Il réalise alors que ce qui rend son verger unique, c’est l’énergie qu’il y a déployée, le temps qu’il a passé à y travailler ; c’est le seul qu’il connaît par cœur… Et qui lui manque !
Léna Merhej, bédéiste libanaise, varie les découpages et les plans pour rendre, avec beaucoup d’humour, les émotions de ce jardinier bousculé dans ses certitudes. Le texte de Nabiha Mehaydli, auteure et fondatrice de la maison d’édition Dar al-Hadaeq, se joue des répétitions pour créer un rythme de lecture entrainant. Le fait que l’écriture dans les bulles ou dans les cases soit manuscrite crée un sentiment de familiarité, renforçant ainsi le lien du lecteur avec ce jardinier un brin philosophe, confronté à la réalité de l’objet de son amour. Le tout forme un ouvrage original, sympathique, l’une des rares bandes dessinées en arabe adressée aux petits !
HC