Nous irons au bois
رايحين مشوار بين الأشجار
Cet album au format cahier, aux angles arrondis, fait penser à un herbier ; mais à la place des feuilles, des fleurs, ou des plantes, ce sont des portraits d'arbres que l'on découvre, monotypes (ou estampes) réalisés par Zeynep Perinçek, dans des tons de brun, de vert, et de rouge.
En regard de chaque monotype, sur la page de gauche, se trouve un poème, écrit par Raphaëlle Frier, suivi de sa traduction en arabe littéral, partiellement vocalisé.
À noter la traduction-bien trouvée, – rythmée et rimée – du titre en langue arabe, langue dans laquelle semblent se couler très naturellement les poèmes.
Au fil des pages, ces courts poèmes, évocateurs de souvenirs et d'émotions dans lesquels le lecteur peut se retrouver, composent une ode aux arbres qui, tantôt abritent, tantôt ombragent, arbres que l'on escalade, où que l'on coupe, pour se chauffer, ou pour fabriquer canne ou cabane, sabots ou guitare, cheval de bois ou cercueil… Ces poèmes, en forme de comptines et de chansons, forment un récit qui égrène thèmes légers et sujets graves. Ce récit peut se lire dans les deux sens, selon la langue de lecture, en suivant des chemins différents : du premier arbre au dernier pour la langue française, du dernier arbre au premier pour la langue arabe, comme si l'on considérait le temps autrement. La couverture et les pages de titres, emblématiques de ce dispositif bilingue, invitent à ces deux parcours. Couverture et pages de garde forment un bel écrin à cet album dont il faut saluer la qualité, tant sur la forme que sur le fond.
LV