[Nouwwair]
نوّير
La petite Nouweir et sa famille quittent leur ancienne maison pour s’installer dans celle qu’ils ont fait construire dans un autre quartier. Outre sa maison, Nouweir va donc quitter son école et ses amis. Peur de l’inconnu, regret de quitter cette maison qui l’a vue naître, où elle a fait ses premiers pas, dont les murs sont couverts des dessins qu’elle y a tracés, des traits mesurant sa taille à chaque anniversaire, l’arbre de la cour et l’oiseau qui y habite, le vieux climatiseur ronflant… Puis le déménagement arrive et Nouweir va finir par accepter la situation, d’autant plus que la nouvelle maison et sa nouvelle chambre sont plus grandes et plus belles que les anciennes.
Les illustrations sont poétiques, un peu mystérieuses, avec des perspectives originales (contreplongées, gros plans…). Mais on a un sentiment assez mélangé à la lecture du texte. La forme est originale : le texte est écrit à la deuxième personne, l’auteur s’adressant à la petite fille. Certaines scènes sont rendues avec sensibilité, par exemple le désarroi de Nouweir lors de la séparation avec son amie. Mais le texte est trop long, bavard, et finalement assez ennuyeux. De plus l’« humanisation » constante des objets (la poupée de Nouweir, son crayon, son téléphone portable ont des petits noms et communiquent continument avec elle, sans parler de l’oiseau et du climatiseur) est assez agaçante à la longue, même si certains enfants peuvent avoir un rapport très proche avec les objets.
Il s’agit apparemment ici du premier ouvrage pour enfants du romancier koweitien Taleb Al-Rifa’i. Un livre qui possède certaines qualités… et des défauts certains !
MW