Les filles dans la littérature de jeunesse africaine francophone

Regards croisés de deux éditrices et d'une libraire

Propos recueillis par Merveilles Mouloungui, Universitaire
Portrait de Merveilles Moulongui

Merveilles Mouloungui est docteure en littérature comparée, rattachée au laboratoire écritures de l’université de Lorraine. Ses travaux portent majoritairement sur les enjeux politiques et poétiques de la littérature de jeunesse en contexte postcolonial. Elle rend compte ici d’un entretien qu’elle a mené avec deux éditrices et une libraire de trois pays d’Afrique subsaharienne, évoluant dans le secteur de la littérature de jeunesse : Sylvie Ntsame (les Éditions Ntsame, Gabon), Fatoumata Keita (Figuira Éditions, Mali) et Binta Tini (librairie La Farandole des livres, Niger).

 

 

Vous êtes éditrices et libraire dans trois pays d’Afrique subsaharienne : le Gabon, le Mali et le Niger. Qu’est-ce que cela implique exactement ?

La libraire dans l'atelierBinta Tini : En créant la Farandole des livres en 2007, première librairie spécialisée en livres de jeunesse au Niger, je me suis donné comme objectif de donner le goût de la lecture aux enfants nigériens

Portrait de Sylvie NtsameSylvie Ntsame : Je suis auteure de plusieurs œuvres à succès dans mon pays. Lorsque je suis devenue présidente de l’Union des écrivains gabonais, de même quand j’ai écrit Le soir autour du feu, un recueil de contes destiné à soutenir l’association Sourire à l’enfance démunie, j’ai découvert l’étendue des problèmes liés au livre. Je suis donc devenue éditrice pour résoudre quelques-uns de ces problèmes, notamment la difficulté de se faire éditer et l’indisponibilité des livres sur le marché. N’ayant pas de formation dans le domaine, j’ai pris le temps de comprendre ce milieu parsemé d’embûches. Au Gabon, il n’y a pas de politique publique du livre, vous comprenez donc que rien n’est coordonné. Les vendeurs de livres que l’on appelle « libraires » se contentent d’acheter les manuels scolaires, alors que les éditions Ntsame sont généralistes. Devant les stocks de livres que nous n’arrivons pas à écouler, j’ai décidé d’ouvrir une librairie à Oyem en 2020 et une autre à Libreville en 2021. Aujourd’hui, nous avons trois librairies, avec celle du siège. Pour moi, la librairie rentre dans notre politique de promotion du livre.

Portrait de Fatoumata KeitaFatoumata Keita : En 2019, j’ai décidé de créer Figuira Éditions, après avoir publié plus d’une dizaine d’ouvrages pour adultes, dans six maisons d’édition à travers le monde. Après avoir travaillé comme conceptrice de contenus pédagogiques pour les écoles primaires publiques du Mali ainsi que dans des ONG, je me suis dit que le temps était venu de faire quelque chose de ces acquis et de créer des contenus endogènes pour les enfants, étant donné que l’Afrique est riche en récits oraux.    
Cela implique de créer des livres à partir de ces récits oraux africains dans une structure pérenne pour pouvoir participer à la formation d’un nouveau lectorat jeune au Mali et en Afrique. Nous avons l’ambition de publier 300 livres de jeunesse, dont 15 par an, d’ici vingt ans. Cela implique aussi de former des auteurs (jeunes et adultes) à la création de contenus de jeunesse afin d’avoir un vivier d’auteurs de jeunesse. Nous en formons dix par an au sein de Figuira Éditions. Nos deux plus jeunes auteurs formés l’an passé et dont les textes ont été retenus pour publication sont âgés de 12 à 14 ans. Tout ceci nécessite des espaces de diffusion et de promotion du livre, or dans mon pays, peu de choses sont faites dans ce sens. C’est pourquoi en 2022, nous avons créé des espaces de diffusion du livre : le village de lecture-contes et la tournée des auteurs dans les écoles. Le village de lecture-contes vise à former un nouveau lectorat jeune, grâce aux contenus de qualité que nous créons au Mali. Les communes achètent nos livres pour les écoles ou au sein d’une commune et nous venons les lire. Des animateurs pédagogues font entrer les enfants dans le livre de façon ludique et plaisante à travers des jeux, des devinettes, des contes…    

D’où vient votre intérêt pour la littérature de jeunesse et quels sont les défis liés à ce choix ?

B.T. : Ce sont mes filles, dévoreuses de livres, qui m’ont encouragée à ouvrir une librairie, car on ne trouvait pas de livres de jeunesse à Niamey. Je passais mon temps à commander des livres à l’étranger grâce aux membres de ma famille, et quand on voyageait, elles écumaient les librairies, comme celle des 4 vents à Dakar. Par ailleurs, je me disais que, puisque très peu d’adultes lisent à notre époque, les enfants seraient forcément mes premiers clients. De plus, étant moi-même lectrice depuis mon plus jeune âge, j’aime toujours autant les livres pour enfants que je trouve absolument magnifiques !


Le soir autour du feuS.N. : L’intérêt pour la littérature de jeunesse me vient du souci de préserver ma culture, en contant aux enfants les histoires qui peuplaient nos nuits autour du feu, pendant les vacances. J’ai écrit mon premier recueil de contes en 2009.

F.K. : En tant qu’auteure de littérature générale, lorsque j’ai commencé à faire de la littérature de jeunesse, j’ai eu l’impression, à chaque fois que je voyais les enfants lire mes titres avec plaisir, que je perdais mon temps en écrivant pour les adultes. Mon intérêt pour la littérature de jeunesse s’explique par le fait que je pense que nous accusons à tort nos enfants de ne pas lire parce que les rayons de nos librairies contiennent peu d’ouvrages pour enfants créés au Mali, en lien avec notre histoire, notre culture et notre environnement. Je pense que si on met le livre dans les mains d’un enfant, si on le motive à le lire et si le livre l’intéresse, lui parle, il le lit. Selon moi, pour que le goût de la lecture soit cultivé, il faut rendre disponibles des contenus variés qui parlent aux enfants culturellement, en tout cas duSabou l'Orphelinerant leurs premiers pas dans la lecture, pour que chacun, quel que soit son niveau d’apprentissage, dispose d’un ensemble de livres qu’il puisse lire de façon autonome. Il faut également créer du temps et des espaces pour la promotion de la lecture des enfants, comme on en crée pour le chant et la danse. Enfin, il faut permettre aux jeunes lecteurs d’accéder facilement à des contenus adaptés, variés, illustrés et de qualité. C’est-à-dire rendre accessibles, grâce à un coût abordable, les livres de jeunesse de qualité pour les écoles et les familles.     
Or, tout cela ne peut se faire sans prendre l’initiative de créer des contenus pour nos enfants à partir de l’intérieur de nos terres.

Êtes-vous soutenues par des organismes privés ou des politiques publiques ?

B.T. : Depuis le début de l’ouverture de la Farandole, j’ai toujours bénéficié de l’aide de l’AILF et du Centre national du livre français, que ce soit pour les formations, pour la Caravane du livre et de la lecture (CLL) – activité emblématique de l’AILF –, pour la diversification des fonds littéraires, pour l’informatisation ou pour l’aménagement de la librairie. Localement, j’ai obtenu un soutien financier de SUNU Assurances Niger dans le cadre de la Caravane du livre et de la lecture.

S.N : Au Gabon, il n’y a pas de politique publique du livre. J’ai investi sur fonds propres.

F.K. : Ici, nous avons mis sur pied des stratégies de mécénat avec des parrains ou marraines ou encore des sponsors (institution, coopération, ONG) qui achètent nos livres de jeunesse pour une école (généralement entre 150 et 510 exemplaires). Grâce à ce mécénat, nous partons installer un village de lecture-contes dans telle école ou telle commune où nous lisons les livres achetés pendant deux heures. Et c’est diffusé sur une télévision locale avec laquelle nous avons un partenariat.
Nous avons une liste d’ONG, de coopératives et d’entreprises privées qui s’intéressent à l’éducation, et que nous démarchons chaque année. Oui, à ce niveau aussi, nous avons quelques commandes. Comme l’a dit Joseph Ki-Zerbo « Na an laara, an saara » (Si nous nous couchons, nous mourrons), il ne faut donc ni s’asseoir, ni se coucher, mais aller au-devant des choses.
Pour le moment, nous n’avons pas de soutien de structures publiques que j’ai pourtant démarchées. Certaines nous ont donné un accord de principe, mais les choses n’avancent pas. Toutefois, le processus de la politique du livre et de la lecture qui est en cours au Mali, depuis un certain temps, pourrait changer la donne. En tout cas, c’est ce que l’on souhaite vraiment, sachant que le Forum de l’éducation vient justement de recommander de faire une large place à l’achat de livres pour les coins bibliothèques dans les écoles. On verra.

Comment entretenez-vous vos rapports avec le lectorat (les enfants et les familles) ?

B.T : Je fais beaucoup d’animations pour les enfants en librairie et hors les murs, pour les abonnés du magazine planète J’aime lire, de même que pour « l’heure du conte » au Centre culturel franco-nigérien Jean-Rouch. Nous contactons également les parents et le public de manière générale, via les réseaux sociaux, pour tout évènement proposé par la librairie, mais également pour informer des nouvelles parutions et conseiller des achats de livres.

S.N : Nous entretenons des liens avec notre lectorat par la variété des productions et la chaîne de clients libraires, mais aussi par des prix attractifs, et enfin par la promotion de la lecture à travers un concours national de lecture.

F.K : Nos rapports avec le lectorat (les enfants et les familles) se traduisent de plusieurs façons. Pour nos ouvrages, nous avons des prix préférentiels pour les élèves, les étudiants et le personnel enseignant. Pour chaque parution, nous faisons des dépôts-ventes dans les écoles partenaires (environ vingt écoles par an). Lorsque nous avons 90 à 100 exemplaires achetés du lot de livres en dépôt dans une école, nous venons y installer notre village de lecture-contes pendant deux heures durant lesquelles nous lisons les livres achetés. Lorsque nous avons moins de 50 exemplaires vendus (20 à 49), nous faisons déplacer l’auteur au sein de cette école afin qu’il ait des échanges avec ses lecteurs dans un café littéraire. Nos jeunes lecteurs aiment beaucoup notre village de lecture-contes, car l’animation compte des activités variées : lecture, jeux, échanges avec les auteurs, conte et production d’une émission.

La question du féminin a-t-elle une place privilégiée dans la littérature de jeunesse de vos pays ? Et qu’en est-il pour votre engagement d’éditrice ou de libraire ?

B.T. : La dernière Caravane du livre et de la lecture (CLL) qui a eu lieu en novembre 2023 avec des libraires du Bénin, du Togo, du Sénégal avait pour thème : l’héroïne africaine dans la littérature jeunesse, parce qu’il nous a paru important de mettre en avant cette thématique dans nos pays, pour faire entendre les voix féminines. La Caravane du livre et de la lecture est une opération visant à faire connaître davantage d’ouvrages et d’auteurs de qualité à des prix négociés pour encourager la lecture chez tous les lecteurs et en particulier chez ceux qui sont éloignés de l’écrit ou qui ont un faible pouvoir d’achat. Pour cela, un mécanisme est mis en place pour permettre aux libraires de vendre les ouvrages à des prix bonifiés, en déplaçant le livre dans les endroits les plus reculés pour toucher le maximum de personnes possible.
En tant que femme, je suis fière de faire partie des quelques rares libraires femmes de mon pays, avec en prime le label de libraire de référence décerné par le Centre national du livre français. J’ai commencé ma carrière de libraire par amour pour le livre, il y a dix-sept ans, sans rien connaître du métier et en ayant occupé un poste de responsabilité pendant trente ans dans une société d’assurance. Aujourd’hui, je suis administratrice de l’AILF et je me suis professionnalisée. Enfin depuis 2023, je suis libraire à plein temps et j’ai trois collaboratrices.
Aujourd’hui mon cheval de bataille est le respect de la chaîne du livre et la professionnalisation des métiers du livre, et, à ce titre, nous avons deux chartes importantes que nous proposons au sein de l’AILF.

S.N : La question du féminin n’a pas une place spéciale dans mon combat parce que dans ma culture elle ne s’est jamais posée. Chez nous, il y a belle lurette que les pères ont décidé d’envoyer leurs filles à l’école et non pas d’organiser leur vie en fonction du mariage. Les parents expliquent aux filles qu’elles doivent d’abord se marier avec le travail. À partir de là, mon combat ne touche pas les questions de genre en soi mais les questions de justice. J’ai horreur de l’injustice et du mépris des personnes vulnérables.  À travers le livre de jeunesse, je veux donner aux enfants de quoi rêver et se projeter dans le futur en ayant confiance en soi.

F.K. : La question du féminin ? Oui, d’une certaine manière, car la question du genre a beaucoup de place dans nos parutions, non pas seulement en tant que femme ou fille, mais à travers la valorisation de toutes les catégories défavorisées (jeune fille, personne en situation de handicap, personne albinos très discriminée). Aussi, dans notre coffret de livres 2023, nous avons fait toute leur place aux héros et héroïnes de la résistance africaine à la colonisation française. En effet, le coffret est composé de quinze albums publiés dans la collection « Contes et Légendes d’Afrique », dont huit portent des héros et des héroïnes de cette résistance.

Pensez-vous que les jeunes filles de vos pays sont intéressées par la lecture et la culture ?

B.T. : Oui, absolument. Nous avons d’ailleurs de plus en plus de talentueuses écrivaines nigériennes.

S.N : Oui, les jeunes filles du Gabon sont intéressées par la lecture. Nous le voyons par leur participation aux différentes éditions du concours de lecture. Il arrive souvent qu'elles raflent les trois premières places. On perçoit aussi cet intérêt pour la culture.

F.K. : Oui, il y a de grandes auteures en devenir dans la littérature malienne : Mariam Boubacar, Ouma T. (qui est d’ailleurs la présentatrice de notre village de lecture-contes) et Kada Tandina. Je suis fière d’elles et je les accompagne pour qu’elles me remplacent un jour. Pourquoi pas ? Nos héritiers ne sont pas forcément nos propres enfants ! Pendant nos séances de village de lecture-contes, nous repérons les petites filles et aussi des garçons qui lisent et s’expriment bien et qu’on ajoute à notre vivier d’auteurs à former par an.

Que mettez-vous en place pour toucher le lectorat féminin (en particulier les jeunes filles) ?

B.T. : Récemment la Farandole a été le partenaire officiel du Festaaf pour la journée de l’Écrivaine africaine qui s’est tenue à Niamey le 24 février 2024, parce qu’il est important de célébrer la diversité des voix et des histoires par le biais des écrivaines africaines qui jouent un rôle crucial dans la promotion de la culture et de l’héritage africains, à travers leurs écrits inspirants. Des autrices de renom étaient présentes ou représentées par leurs œuvres, telle que Djali Amadou Amal (avec Les larmes de la patience), aux côtés d’autrices nigériennes : Antoinette Tidjani Alou, Fatima Diawara, Awa Hamani Ali et Rahina Bori, pour ne citer que qu’elles.

S.N. : Avec la réalité du terrain au Gabon, nous n’avons pas besoin de mettre en place une politique basée sur le genre.

F.K. : Nos actions visent à atteindre tous nos lecteurs, pas seulement le lectorat féminin, même si parmi eux, il y a beaucoup de jeunes filles. Pour nous, l’essentiel du travail doit être dirigé vers tous les jeunes. Ils sont les leaders de demain. Si nous faisons ce qu’il faut pour eux, ils deviendront de bons lecteurs et développeront un esprit critique.

Pouvez-vous partager une expérience autour de la problématique du féminin dans la littérature de jeunesse ?

S.N. : Je parlerai de notre plus jeune auteure, Nathalia Adzaba, qui à l’époque de la publication de son livre avait 10 ans et était en classe de 4e au collège. J’ai été subjuguée de voir cette enfant créer des contes sur des thématiques différentes. Après la présentation dédicace, j’ai dit à sa mère que vu son jeune âge, il fallait la protéger des caméras pour lui permettre de mieux évoluer dans ses études. Aujourd’hui, elle est en master 2 et elle reste active parmi nos auteurs.

F.K. : Je pense à l’une de nos auteures, Mariam Boubacar Maïga, porteuse d’un handicap. Victime d’un accident de la circulation à 16 ans qui lui valut l’amputation d’une jambe, elle se raconte dans une œuvre autobiographique intitulée Espoir dans l’amertume, qui selon moi lui a permis d’accepter son handicap, même si elle ne l’a pas encore totalement dépassé. L’écriture de cet ouvrage fut pour elle un exutoire, en même temps qu’il parle aux jeunes de son âge et réoriente leur conduite au volant. Au début, à sa sortie, c’était difficile pour elle d’en parler sans pleurer ; à présent, elle le fait en souriant, et des parents, dont les enfants très jeunes ont connu le même sort, font appel à elle pour qu’elle vienne leur parler. Comme quoi, la littérature sert à faire des ponts, à semer l’espoir et à rendre abordables les sujets difficiles.

Selon votre expérience, quelles sont les thématiques privilégiées lorsqu’on s’adresse aux petites filles dans les livres ?

F.K. : Privilégiées ? Quand nous écrivons et publions pour les jeunes, on y réfléchit, car il est vrai que certains thèmes touchent les filles plus que les garçons. Nous avons les thèmes de l’amitié, du respect des parents, de la modestie, du travail, de la discipline, du handicap, du corps de la petite fille, de la justice sociale, de la bienveillance, de la loyauté… Durant le campement de notre village, nous demandons souvent aux jeunes lecteurs ce qu’ils ont aimé ou pas aimé dans le livre (et pourquoi). Nous constatons alors que les filles ont un penchant pour nos livres ayant pour thèmes l’amitié, la bienveillance, le respect de la personne en situation de handicap et bien évidemment le corps de la fille, mais ces mêmes thèmes intéressent aussi des garçons.

Pouvez-vous nous parler d’un livre pour la jeunesse (roman, album, BD, etc.) en particulier sur la thématique des petites filles ?

B.T. : Le grand bleu édité chez Ruisseaux d’Afrique de Victorine Kemonou Djetrinou et de Akotchayé Divin J’X Agossa est un très beau livre relatant les aventures de Zinhoue, une petite fille qui se lève de bon matin pour ne pas rater le bibliobus de passage dans son quartier tant elle aime lire et veut à tout prix emprunter des livres : une belle histoire qui cadre avec le sujet, n’est-ce pas ?
Cocotte EyangS.N. : Dans notre catalogue, nous avons deux livres qui se vendent bien : les deux tomes de la série Les aventures de Cocotte Eyang. Le personnage principal est une petite fille qui entraîne les lecteurs à la découverte de son environnement.

F.K. : Nous publions quinze livres de jeunesse par an. Notre coffret de 2022, constitué de cinq livres de fiction, deux livres de légende et huit livres de contes, se vend bien. Particulièrement Sandamanain, l’histoire d’une jeune fille handicapée et injustement discriminée qui pourtant va sauver sa communauté d’une catastrophe grâce à un pouvoir qui lui était inconnu. D’autres comme Le Crocodile et l’éléphant, Le perroquet et le singe et Sabou l’orpheline (collection « Contes et légendes d’Afrique ») rencontrent aussi un grand succès.

Quel message souhaitez-vous faire passer aux jeunes filles à travers les livres ? Pensez-vous que la littérature est un moyen efficace pour les sensibiliser ?

S.N. : Oui, la littérature est un moyen très efficace pour sensibiliser les jeunes filles sur les dangers de toutes sortes, comme les agressions sexuelles, la consommation de stupéfiants, les réseaux sociaux, l’échec scolaire...    
Nous devons promouvoir la littérature en milieu scolaire pour permettre aux jeunes des deux sexes de découvrir les riches expériences contenues dans les livres, afin d’éviter la violence dont ils sont victimes.

F.K. : Continuons à croire au livre et à la lecture, ils sauveront l’humanité car ils feront des ponts et briseront les murs qui nous séparent. C’est difficile partout, même en Europe, donc croyons que nos actions peuvent servir à quelque chose. Nous ne pouvons pas être une étoile partout mais soyons une étoile là où nous sommes et dans ce que nous faisons. Merci à Sylvie que j’ai rencontrée à Accra et à ma consœur Binta Tini du Niger pour ce qu’elles font. Un jour nous allons fédérer toutes ces énergies positives pour en faire une grande lumière pour l’Afrique qui arrive.