Missiba contre les génies de la forêt et Les Ruses d’Agbafri l’araignée
Ce petit ouvrage nous présente deux belles histoires, efficacement racontées par Jérôme Kassi Kouadio, auteur originaire de Tiassalé en Côte-d’Ivoire : « Missiba contre les génies de la forêt » et « Les Ruses d’Agbafri l’Araignée ».
Le premier conte, plus long, est découpé en quatre chapitres. Okoma était un très grand chasseur qui ne revenait jamais bredouille de ses chasses. Mais il apportait toujours des gibiers sans gigot gauche… Au bout de sa septième année de mariage, la toute première grossesse de sa femme survint. Un beau jour, elle décida de percer le mystère du secret de son mari et le suivit en cachette jusqu’à son lieu de chasse. Après le premier coup de fusil, une voix grave se fit entendre : « À moi, le gigot gauche ! » et le chef des génies avec ses neuf têtes apparut. Il sentit une odeur étrange et accusa Okoma d’avoir violé le pacte de silence sur quoi, d’un tour de bras, il s’empara de la femme, la tua et remit le bébé au chasseur inconsolable. Ce bébé nommé Missiba – « le gros bœuf » – était surdoué. À l’âge de six ans, il était le champion du jeu d’awalé. Devenu un jeune homme, il découvrit le secret de sa naissance et, terriblement bouleversé, projeta de venger dignement sa mère. Pour cela, sur recommandation de son fétiche, il réunit dans sa gibecière en peau de biche quatre éléments : un petit caillou, un œuf, un morceau de charbon de bois et une éponge végétale, afin de se protéger des génies et alla à leur rencontre. Il parvint à les vaincre et rentra sain et sauf au village. Quelques années plus tard, Missiba rencontra une jolie femme dans son champ – une femme génie, venue pour se venger. Jetant son petit fétiche dans le feu, Missiba parvint à se sauver mais fut transformé en épervier, le premier sur la Terre. C’est la raison pour laquelle les éperviers tournoient au-dessus des feux de brousse : ils veulent récupérer le petit fétiche et redevenir humains… Une histoire palpitante, où le respect d’un pacte est sacré, qui captivera les petits lecteurs. Les illustrations plutôt drôles et enfantines des génies atténuent la gravité de l’histoire.
Le deuxième conte, dans un registre beaucoup plus léger et construit surtout par des dialogues, souhaite faire sourire (et réussit), mettant en scène l’araignée – l’animal rusé par excellence dans les contes du Golfe du Bénin ainsi qu’aux Caraïbes, appelée souvent Anansi . La minuscule araignée Agbafri arrive ici à faire croire au roi des animaux, le Lion N’djah Diara, qu’elle est le plus doué de tous ses sujets.
DS