La Poupée du bord de mer
Maguy, malgré ses conditions de vie difficiles, reste « toujours souriante » car son grand-père qui l’élève, pêcheur de son état, lui explique que le monde tire sa richesse des différences qui le composent. Mais on sent que la solitude pèse à Maguy, malgré son amour de la nature car elle subit des moqueries à cause de sa pauvreté. Lorsque le maire lance un concours de poupées pour créer l’emblème du village, la fillette entrevoit la possibilité de ne plus être différentes des autres… Au départ déçue et triste parce que son grand-père ne peut lui offrir la poupée qu’elle a vue en magasin, Maguy finit par fabriquer la sienne à partir de coquillages trouvés sur la plage. Et elle remporte le concours car c’est sa création, beaucoup plus originale que les poupées achetées par les autres concurrentes – beaux objets mais sans âme –, qui représente le mieux le village côtier.
Dans leur nouvelle collection d’albums au format à l’italienne, les éditions Éburnie nous livrent une jolie histoire visant à montrer au lecteur que « l’argent ne fait pas le bonheur ». Et que la richesse ne se résume pas à des espèces sonnantes et trébuchantes : la différence a une valeur qui n’est pas à négliger. Un message qui a une résonance particulière à une époque où l’uniformisation semble devoir régner d’un bout à l’autre de la planète.
Sur les pages de gauche, les illustrations de Fortuné La Tokpa, intéressantes avec leur faux air naïf, leurs épais cernes noires et leurs couleurs vives, font face à des pages de droite uniformément colorées sur lesquelles la poupée-emblème sert de fil conducteur (étrangement, l’illustration de couverture, utilisée pour la première page, n’a rien à voir avec celles de Fortuné La Tokpa et ne présente aucun intérêt).
FC