Le Lance-pierres de Porto Novo
Le narrateur, un adolescent en vacances à Porto Novo apprend à manier le lance-pierres, il abat un oiseau mais ne le trouve pas. Avec son copain Noukpo il suit alors une vieille femme et découvre dans la cour de sa maison une infinité d’oiseaux dont celui qu’il a abattu, meurtri : « vous avez tiré sur moi », dit la vieille femme. Dehors, protestations et cris (« sorcière ! »)… La police arrête la vieille femme, dont l’histoire nous est racontée : venue du Nigéria, Adénikè n’a pas d’enfants, les six autres épouses de son mari sont mortes – on dit qu’elle est une sorcière. Les oiseaux sont ses seuls amis. Des oiseaux qui viennent chercher le narrateur pour le conduire au Commissariat : Adénikè sera libérée… Un conte aux accents fantastiques qui met en lumière le fait que, lorsqu’elles ne sont pas comprises, les capacités particulières d’un individu ou sa différence par rapport à la norme de la société font naître la peur, la haine et la violence. Cette belle histoire est transmise par un texte littéraire, assez dense, sensible, efficace dans la narration (le lecteur ressent un recul certain par rapport à des faits, souvenirs de jeunesse, racontés par un enfant devenu adulte) etpar des illustrations mises en valeur par le très grand format. Éblouissantes, délicates, éclatantes de couleur, ces scènes de vie saisies sur le vif donnent à voir le quartier Agouda comme de véritables tableaux. Une très jolie vidéo avec la participation de Florent Couao-Zotti permet de voir et d’en savoir plus sur ce magnifique texte illustré sur lequel on pourrait écrire bien plus longuement.
VQ et BdL