Singali l'orphelin

Langue : français Auteur : Cheik Aliou Ndao Lieu d'édition : Abidjan Éditeur : Éburnie Année d'édition : 2015 Nombre de pages : 94 p. Illustration : N/A Format : 21 x 14 cm ISBN : 978-2-84770-252-1 Âge de lecture : À partir de 13 ans

Cheik Aliou Ndao est un écrivain sénégalais né en 1933, militant de l'écriture littéraire en langue nationale. Il traduit lui-même ses ouvrages en français. Il est à la fois poète, dramaturge, romancier et nouvelliste. Pour en savoir plus, voir une interview où il s'exprime en détail sur sa formation et sa pratique : http://motspluriels.arts.uwa.edu.au/MP1299ndao.html

Le récit, qui se déroule vraisemblablement dans les années cinquante, s'ouvre sur les obsèques du père de Singali ; c'est l'occasion pour le héros de revenir sur les événements qui ont marqué sa vie. Il a perdu sa mère très jeune et a été élevé chez son père, qui s'est remarié. Sa marâtre le maltraite, de même que son demi-frère, égoïste et gâté. Son père fait mine de ne pas s'en apercevoir. En revanche, Singali est soutenu par sa demi-sœur ainsi que par certains adultes : son instituteur qui décèle chez lui une intelligence exceptionnelle, ainsi qu'une femme âgée un peu marginale avec laquelle il entretient une relation quasi amoureuse.

Singali a donc tracé sa route contre vents et marées et a quitté le pays pour participer du côté français aux guerres coloniales, en Indochine et au Maroc. Il revient aujourd’hui chez lui mûri et sage pour prendre en charge la petite famille en deuil. La trame narrative est l'occasion pour l'auteur de développer de nombreuses leçons d'éthique, qui ne sont pas pesantes, car elles présentent de façon subtile la complexité des comportements humains et des relations entre les gens.

Si Singali est un personnage toujours positif et sa belle-mère inévitablement méchante, d'autres protagonistes sont présentés de façon plus nuancée : ainsi du demi-frère, faible et incapable de résister à ses pulsions, mais qui souffre sincèrement de l'ostracisme auquel il est lui-même confronté ; du beau-frère, marabout parasite et méprisé, qui tait sa solitude et ses interrogations ; et du père même, qui n'a pu venir en aide à son fils, pour des raisons que ce dernier tente d'élucider.

Voici donc un roman philosophique qui peut servir utilement de base à des débats avec des adolescents bons lecteurs.

CR