[Ghaya et le serpent]

Ghaya est malheureuse. Sa belle-mère la traite comme une esclave et l’oblige à courir toute la journée pour faire les tâches ménagères. Un jour où elle est en train de ramasser du bois mort, elle réalise qu’elle a oublié d’apporter une corde pour attacher son fagot. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Ghaya s’écroule, en pleurs. Survient un serpent qui lui propose de l’aider en s’enroulant comme une corde autour de son fagot. Ghaya accepte… La réaction des habitants du village est prévisible, ainsi que celle de la belle-mère de Ghaya, mais cette dernière ne veut pas se séparer du serpent qui l’a aidée. Elle le nourrit et accepte même de se marier avec lui. Durant la nuit de noces, le serpent se transforme… en beau jeune homme, un prince qui plus est, venu du pays des sept rivières et métamorphosé par un sorcier. Évidemment, le bonheur sera au rendez-vous, d’autant plus que la belle-mère passera ses jours et ses nuits à rechercher un autre serpent-prince pour marier sa propre fille, laissant Ghaya tranquille… Ce conte populaire venu des émirats arabes unis a le mérite de nous dévoiler un pan d’une tradition orale souvent méconnue dans le Monde arabe, notamment dans la littérature pour la jeunesse. Cependant, l’illustration laisse perplexe : Ghaya et son prince sont dessinés tantôt comme des enfants et tantôt comme des jeunes gens. Ce livre est publié dans une collection visant à promouvoir le patrimoine émirien – on notera l’effort fait au niveau de l’illustration, même pour implanter l’histoire dans un décor authentique –, une initiative dont on ne peut que se réjouir.