La Maison de Jean, et Titou l’hippopotame sacré, Le Secret d’Ayorou, Iyo et les génies de l’eau, La Maison d’Attamo
Ce coffret de quatre ouvrages, à la couverture souple et aux cahiers agrafés, s’inscrit dans la collection « Femmes et patrimoine » et s’attache à la découverte du Niger. Les auteurs, Amélie Essessé (auteur également de Ma maison Kassena aux éditions Monde Global) et Véronique Chapre, membres actifs de l’association Afrique Sans Frontière – Bâtir et Développer, témoignent ainsi d’échanges vécus au cours de leurs différentes actions au Niger, avec les habitants mais aussi avec les hippopotames… Femmes et hippopotames occupent une place importante, donc, dans ces quatre ouvrages somptueusement illustrés par quatre artistes différents qui étayent de leurs traits et de leurs palettes de couleurs les faits racontés comme différents épisodes d’un carnet de voyage.
Trois des albums s’attachent plus particulièrement à l’île d’Ayorou et le quatrième à Agadez, en bordure du Ténéré. Tous présentent une carte permettant de visualiser le cours du fleuve Niger et mentionnent la richesse qu’il représente. Tous, également, montrent l’importance du rôle des femmes, car ce sont elles qui construisent les habitations.
Le premier album, La Maison de Jean, et Titou l’hippopotame sacré, offre l’occasion d’évoquer le célèbre ethnologue et réalisateur Jean Rouch. Il constitue un véritable documentaire sur l’habitat dans l’île d’Ayourou. Toutes les étapes de la construction d’une habitation, ici à travers la rénovation de la maison de Jean Rouch, sont ainsi détaillées : le rassemblement des femmes, l’utilisation du fleuve, la symbolique de la décoration et, bien sûr, la présence des hippopotames…
Le deuxième album, Le Secret d’Ayorou, permet, en donnant la parole à une petite fille de onze ans dans le cadre précis de la maladie de sa petite sœur, d’évoquer Haraköye, la déesse de l’eau et mère protectrice qui prend l’apparence d’un hippopotame.
Le troisième album, Iyo et les génies de l’eau, utilise le prétexte de la maladie d’une petite fille, Iyo, pour proposer un long voyage sur le fleuve qui permet d’énumérer ses différentes divinités et le culte qui leur est réservé.
Enfin, la quatrième et dernier album, La Maison d’Attamo, aborde une autre forme d’habitat. Une fois encore, ce sont les femmes qui construisent une maison, celle d’une jeune Touareg sur le point de se marier. C’est ainsi que l’on découvre, outre de nouvelles techniques et une nouvelle symbolique, comment la maison familiale et la femme sont intimement liées.
Ces quatre albums, riches en informations, ont tous un côté intimiste. Le texte, toujours essentiellement narratif malgré quelques dialogues rapportés, agit comme un carnet de voyage, décrivant les rencontres et les personnages dans leur vie quotidienne. Le coffret, à la réalisation soignée, reste malgré tout assez cher.
BdL