Chroniques de Brazzaville

Langue : français Auteur : Lionnel Boussi,  KHP,  Auguste Mtabeto,  Jussie Nsana Lieu d'édition : sur fond rouge, une jeune femme marche dans une rue de quartier Éditeur : L’Harmattan Année d'édition : 2012 Collection : L’Harmattan BD Nombre de pages : 46 p. Illustration : Couleur Format : 30 x 21 cm ISBN : 978-2-296-96626-0 Âge de lecture : À partir de 15 ans Prix : 9,90 €
sur fond rouge, une jeune femme marche dans une rue de quartier

Septième titre de la collection de bande dessinée africaine, « L’Harmattan BD », et second présenté dans Takam Tikou après Ils sont partis chercher de la glace…: Les Aventures d’Africavi – en effet, cette collection est avant tout destinée aux adultes –, Chroniques de Brazzaville n’a rien d’enfantin, mais peut être lu par de grands adolescents. Il nous vient donc du Congo et offre, pour la première fois en France, des bandes dessinées réalisées par des auteurs de ce pays.

La guerre civile de 1997, thème de trois des quatre histoires, est au cœur de l’album. KHP et Lionnel Boussi l’ont vécue, nous dit la quatrième de couverture, comme enfant-soldat dans deux camps opposés ; un vécu qui se perçoit dans leurs histoires, empreintes d’émotion.

KHP, dont la grande maîtrise de l’art du dessin et de la composition impressionne d’emblée, signe deux travaux. Dans le premier, il évoque en deux pages le drame d’une famille des quartiers Nord, prête à quitter ce véritable champ de bataille, et dont le père est tué depuis un hélicoptère. Dans le second, il dresse un tableau historique détaillé (il occupe la moitié de l’ouvrage), très documenté, des dix années précédant la guerre.

Lionnel Boussi, quant à lui, raconte, dans le contexte de l’arrivée de la guerre à Pointe Noire et de l’armement de jeunes volontaires, l’assassinat du jeune Mav par des soldats, à leur tour attaqués.

(Pour rappel, Ferdinand Kibinza avait évoqué cette guerre, plus particulièrement le retour des familles exilées, dans l’un des rares romans jeunesse congolais, La Saison des criquets ; elle est aussi évoquée dans la bande dessinée qui se veut « apaisante » Grand-père raconte-nous le Congo publiée à Brazzaville)

Dans un autre registre, la quatrième histoire (texte d’A. Mtabeto, dessins et couleurs de Jussie Nsana) illustre le proverbe « la voix du hibou annonce malheur » ou « ta mauvaise conduite te sera fatale » : Barel, rejeté par Kathy qu’il aime, la séduit en apparaissant en riche sapeur, l’abandonnant quand elle tombe enceinte ; quelques années après, il a un accident de voiture qui l’empêchera d’avoir des enfants.

VQ