Les albums sans texte ouvrent sur l’imaginaire et sur des interprétations diverses. Le lecteur construit sa propre version de l’histoire à partir de ce qu’il voit et de ce qu’il ressent.
Toula est infiniment belle mais repousse tous ses prétendants tandis qu’elle s’aperçoit qu’elle frissonne au contact du fils de son frère. La force de son désir semble la faire marcher sur des braises et les conseils du vaudoun ne parviennent pas à la réfréner. On retrouve ici la plume imagée et fiévreuse de l’autrice de Sitou et la rivière de la nudité pour un conte sur le tabou de l’inceste.
La journée commence mal pour Mademoiselle Ilham, la maîtresse d’école. Tout se ligue contre elle : elle a du mal à se lever du lit, n’arrive pas à trouver les bons vêtements à porter, se rappelle à la dernière minute qu’elle doit rendre les copies d’examen corrigées à ses élèves, les met dans son sac… et voilà que la tirette de la fermeture éclair se casse ! Décidément, tout va mal ! Mais Mademoiselle Ilham est d’un naturel positif : perchée sur sa mobylette, elle se dirige vers l’école en ce jour venteux d’automne, sans réaliser que les feuilles d’examen sont en train de s’envoler de son sac grand ouvert…
Ce superbe leporello, orné d’illustrations en papier découpé sur fond blanc, nous narre, en Kréol au verso et en français au recto, avec beaucoup de tendresse et de délicatesse l’attente de la future rencontre entre une maman et son bébé. Ce livre de naissance très abouti propose un tour sensoriel et poétique de l’île de la Réunion. Un régal pour les yeux et les oreilles !