D'hier à demain : La littérature pour la jeunesse d’Afrique du Sud a pris son envol

Par Jay Heale, Bookchat, Le Cap, Afrique du sud Traduit par Caroline Rives
portrait photo de Jay Heale, copyright Metz Press

La littérature sud-africaine pour la jeunesse est la plus prolifique du continent. Voici un panorama de son développement, de l’époque de l’apartheid jusqu’à aujourd’hui, par un grand spécialiste, Jay Heale. Points forts, auteurs marquants, problématiques actuelles, initiatives pour donner accès à cette littérature aux jeunes… Si ce texte – communication présentée au congrès de l’IFLA au Cap en août 2015 – se centre sur la production en anglais, il aborde également la publication dans les autres dix langues officielles depuis l’avènement de la démocratie en 1994.

Le texte de Jay Heale est suivi d’une bibliographie des livres pour la jeunesse d’auteurs sud-africains traduits en français.

Ce panorama vient compléter notre article « Le très prestigieux prix ALMA récompense la promotion de la lecture des jeunes en Afrique », axé sur la lecture en langues maternelles en Afrique du Sud.

L'un des livres pour enfants les plus connus et les plus appréciés en Afrique du Sud reste Fly, Eagle, Fly! (Vole, bel aigle, vole !)1 de Christopher Gregorowski, illustré par Niki Daly. L'album raconte l'histoire d'un bébé aigle sauvé par un fermier qui l'installe parmi ses poulets. L'aigle grandit en se prenant pour un poulet, jusqu'au jour où il se laisse convaincre de déployer ses larges ailes et de prendre son envol.     

Je vais m'inspirer de cette histoire pour vous montrer comment s'est développée notre littérature de jeunesse. Pendant trop longtemps, nous nous sommes contentés de notre condition de poulets, sans ressentir le besoin de nous envoler. La plupart des livres édités sur place étaient écrits en afrikaans, car on estimait qu'on pouvait se procurer suffisamment de livres en anglais à l'étranger. Nous nous sommes progressivement rendu compte que les histoires du Club des Cinq, situées dans l'Angleterre des classes moyennes, ou celles des Hardy Boys, dans l'Amérique de l’aventure, ne proposaient pas de modèles d'identification adaptés aux enfants sud-africains. On peut aussi remarquer que la plupart des livres édités ici, dans cette nation de rugbymen, mettaient en scène des garçons à peau blanche, alors même que les filles lisaient plus de livres que les garçons, et que les garçons qui jouaient au rugby n'en lisaient pas du tout.

Je vais essayer de vous donner des exemples des progrès que nous avons accomplis dans le domaine de l'illustration. Dans la première édition de Fly, Eagle, Fly! en 1982, l'impression des images se limitait au noir et à une seule couleur. Le succès de ce conte traditionnel africain adapté a été tel qu'en l'an 2000, Tafelberg a commandé une nouvelle série d'illustrations en couleurs à Niki Daly, et que Biblionef2 a fait en sorte que le livre soit traduit et rendu disponible en 2012 dans les onze langues officielles de l'Afrique du Sud.

Il s'agit donc de trente années d'avancées vers des livres pour tous les enfants d'Afrique du Sud.

Donnez-nous des livres. Donnez-nous des ailes !

Où en étions-nous hier ?

Quand je suis arrivé ici à la fin de 1969, l'enseignement public se caractérisait par un manque total d'imagination. On « prescrivait » la lecture de romans dans le secondaire, le critère de choix des textes étant le plus souvent leur prix de gros. Les élèves sud-africains devaient donc lire et étudier des œuvres comme Oliver Twist, de Charles Dickens, ou Ivanhoé, de Walter Scott. On pouvait en effet en acquérir des éditions bon marché à l'étranger.

Mais comme par miracle, un ou deux livres écrits ici ont trouvé leur place sur la liste des titres prescrits. Il s'agissait de livres de qualité, avec des points de vue affirmés sur la situation sociale : par exemple The Strollers (Sans domicile fixe) de Lesley Beake, qui  met en scène les enfants de la rue au Cap. Le livre est resté constamment disponible et en est aujourd'hui à sa 20e réimpression. Ou Love, David de Dianne Case, qui est une chronique émouvante des conditions de vie difficiles dans les « Cape Flats », la plaine du Cap.

Notre État bilingue tenait à financer de façon égalitaire l'éducation en anglais et en afrikaans. De ce fait, des romanciers en langue afrikaans ont alors remporté un succès considérable : Freda Linde, Maretha Maartens, Barrie Hough, Elsabe Steenberg, Pieter Pieterse. Le contexte a aussi été favorable à des illustratrices telles que Katrine Harries, Cora Coetzee ou Alida Bothma.

 

Notre littérature enfantine s'était déjà attaquée à deux objectifs importants :

– Favoriser la connaissance réciproque des enfants d'Afrique du Sud, parce que l'apartheid les maintenaient soigneusement séparés.

– Expliquer au reste du monde que l'Afrique du Sud n'était pas un grand parc naturel où des lions vagabondaient aux alentours du Cap.

Les livres ont constitué un lieu de rencontres entre les enfants. Sidwell’s Seeds de Maretha Maartens, d'abord publié en afrikaans sous le titre de ‘n Pakkie mieliepitte, a probablement été le premier livre à mettre en scène les personnes défavorisées qui vivent dans des "zones d’urbanisation informelle" dans la plaine du Cap. Sidwell est un jeune garçon qui a peur des habitants des décharges d'ordures, et les pousses vertes germées de ses graines de maïs sont un symbole d'espoir en l'avenir.

Beverly Naidoo est l'auteur de Journey to Jo’burg, l'histoire d'une fille de treize ans qui part avec son petit frère retrouver sa mère qui travaille à Johannesbourg. Ils se retrouvent pris dans une manifestation et sont confrontés à une répression policière violente. Le livre a été publié en Grande-Bretagne et y a remporté des prix, mais il a été censuré en Afrique du Sud. Les gouvernements impopulaires n'apprécient pas les critiques.

Lawrence Bransby a écrit un roman intitulé Homeward Bound. En le publiant, Tafelberg a fait preuve d'une audace inouïe, puisque l'auteur imaginait l'accueil du premier garçon noir dans une école jusque-là réservée aux Blancs. Le garçon n'y avait pas la vie facile. Cette situation devait finir par advenir dans la réalité, mais (à l'époque), personne n'aurait osé imaginer à quel horizon. (Je n'ai pas d'image de ce livre, car il est épuisé et introuvable, ce qui est le destin de tant de nos livres d'enfants).

Pour aller à l'encontre du stéréotype selon lequel les animaux sauvages seraient omniprésents, Ingrid Mennen et Niki Daly ont inventé l'histoire d'Ashraf of Africa. Ce garçon vit au Cap, et ne connait les lions et les girafes que par les livres. Et donc Ashraf parcourt la ville pour se rendre à la bibliothèque prolonger l'emprunt de son livre préféré... qui traite des animaux sauvages ! Les illustrations lumineuses et vigoureuses de Nicolas Maritz montrent les créatures nées de son imagination, qui l'accompagnent à travers les rues.

Il y a vingt-et-un ans, en avril 1994, l'Afrique du Sud est devenue un pays démocratique.

Et on s'est donc mis à réaliser des livres authentiques sur l'Afrique du Sud authentique.

Les livres n'ont plus été « prescrits » par les tutelles. Les écoles ont pu choisir leurs livres, pour autant qu'elles y connaissaient quelque chose. Les moyens étant limités, beaucoup d'enseignants ont continué à utiliser ce qu'ils avaient sous la main. Mais les écrivains n'ont plus cessé d'écrire : des  romans pour adolescents au sujet des San qui habitaient dans les montagnes du Cap (The Joining de Peter Slingsby), au sujet d'une jeune fille San dans la Namibie frappée par la sécheresse (Song of Be - Le Chant de Be - de Lesley Beake), au sujet du sida et des homicides au Botswana (Praise Song de Jenny Robson), au sujet d'un adolescent boudeur qui tient compagnie à son grand-père dans une maison de retraite (Pops and the Nearly Dead d'Edyth Bulbring), ou un roman récemment couronné d'un prix qui met en scène une adolescente victime d'abus sexuels, qui a le courage de venir témoigner devant un tribunal (Alive Again de Andre Eva Bosch).

Dans nos albums illustrés, on trouve les baleines à Hermanus, qui aident à surmonter le chagrin après la mort d'un grand-père (Ben and the Whales d'Ingrid Mennen, illustré par Irene Berg), les diverses aventures d'un lièvre africain qui incarne toutes les petites filles d'Afrique du Sud (Just Sisi et Sisi Goes to School de Wendy Hartmann, illustrés par Joan Rankin), un groupe de musique pop moderne composé d'un lion, d'un léopard, d'un guépard et d'une hyène (Noko and the Kool Kats de Fiona Moody), et l'histoire d'un jeune berger du Cap Oriental dont les rêves d'avenir font écho à ceux de Nelson Mandela (The Herd Boy de Niki Daly).

Je me permets d'attirer votre attention sur les 29 présentations des principaux auteurs et illustrateurs sud-africains de littérature enfantine qui ont été publiées il y a peu dans Creating Books for the Young in the New South Africa. Ce livre, fruit d'une recherche très approfondie, couvre la production de 2003 à 20143. Non seulement l'Afrique du Sud est le premier pays pour l'édition pour la jeunesse en Afrique sub-saharienne, mais de plus, nos livres font l'objet d'études littéraires à l'Université.

Où en sommes-nous aujourd'hui ?

Nous avons à notre disposition une littérature enfantine authentiquement sud-africaine, de qualité internationale, adaptée aux lecteurs sud-africains. Nous voyons enfin arriver des auteurs noirs qui traitent de ce qui est juste et injuste en Afrique du Sud. Grâce à l'étude4 publiée par Biblionef, nous savons que nous avons plus de 200 livres pour enfants accessibles dans au moins quatre de nos langues locales, et que près de 40 % d'entre eux sont accessibles dans l'ensemble des onze langues maternelles. On peut vraiment parler de progrès !

Nous avons été agréablement surpris de découvrir qu'il existait des livres d'information au-delà des manuels scolaires. On trouve beaucoup de bons livres documentaires sud-africains sur la vie sauvage, les lieux, l'environnement.

Ill. Paddy Bouma, basée sur une photographie célèbre, in Nelson Mandela: Long Walk to Freedom, adapt. Chris van Wyk, Macmillan, 2009.

Tout aussi important a été le soin apporté à l'écriture (et parfois à la réécriture) autour de l'histoire et des gens de notre pays. Un auteur a montré le chemin : Chris van Wyk a réalisé trois coffrets sous le titre général de “Freedom Fighters”, soit au total trente-et-un volumes. Sa plus grande réussite a été l'adaptation de l'autobiographie de Nelson Mandela, Long Walk to Freedom (Un long chemin vers la liberté). Avec les illustrations évocatrices de Paddy Bouma, ce livre est tout à la fois un album illustré, une narration et une leçon d'histoire.

Nos livres ne se limitent pas à décrire l'Afrique du Sud, ils offrent une couverture géographique de toute l'Afrique australe. Jenny Robson, qui vit au Botswana, écrit des romans profondément émouvants qui y sont situés. Lesley Beake a souvent écrit à propos des San de Namibie. Reviva Schermbrucker a créé la série des "Children of Southern Africa", un ensemble d'albums de photos qui montrent de vrais enfants, du Mozambique et du Zimbabwe au Swaziland et à l'Afrique du Sud.

En 2014, j'ai reçu 66 livres pour enfants sud-africains en langue anglaise publiés ici au cours de l'année5. 53 relevaient de la fiction, 13 du documentaire. Parmi les titres de fiction, 13 étaient des albums et 8 des livres cartonnés. Nous mettons ainsi l'accent sur l'importance du contact avec le livre dès le plus jeune âge. Selon mes propres observations, les filles étaient plus souvent le personnage principal que les garçons (22 pour 15) ; et les histoires mettant en scène des enfants africains noirs étaient un peu plus nombreuses que celles qui montraient des enfants blancs (15 pour 12). On comptait enfin 6 romans pour grands adolescents.

Où en serons-nous demain ?

Un de nos soucis persistants a été de faire parvenir des livres pour enfants à nos enfants. Voici l'occasion de remercier et de faire l'éloge des organisations qui œuvrent dans ce domaine.

Photo Fundza

L'activité de FunDza a été l'une des grandes réussites de l'édition locale. Ils ont su comprendre que tous les adolescents disposaient maintenant d'un téléphone portable, et ils ont commencé à diffuser quotidiennement un chapitre du genre d'histoires locales que les jeunes ont envie de lire. Le succès a été massif ! Ils ont aussi produit des livres imprimés. L'un d'eux a fait l'objet d'une mention spéciale sur ma liste des meilleurs livres dans Bookchat. L'équipe de Cover2Cover, menée par Rosamund Haden, a mis en relation des auteurs expérimentés et des débutants enthousiastes. Chaque duo a rivalisé d'idées, et il en est résulté un remarquable ensemble d'histoires pour adolescents intitulé It Takes Two!. Les adolescents sud-africains apprécient la lecture mais aussi l'écriture, pour autant qu'on sache faire preuve d'imagination.

De 1998, date de sa création en Afrique du Sud, à 2012, Biblionef SA a fait don de plus d'un million de livres. Qui plus est, ils sont à même de procurer des livres écrits dans les onze langues officielles d'Afrique du Sud, et ils disposent du meilleur fonds de livres en langues maternelles du pays. Nal'ibali propose un merveilleux site en ligne dédié aux contes et aux conteurs, et diffuse des histoires dans les journaux des communautés locales. Il est soutenu par Praesa, le Project for the Study of Alternative Education in South Africa (basé à l'Université du Cap), qui a remporté le prix de promotion de la lecture IBBY-Asahi en 2014 (c'est la troisième organisation sud-africaine à le recevoir). Il est aussi le dernier lauréat du Prix Astrid Lindgren6. Le Children's Book Network propose un programme toujours plus étendu d'ateliers de conteurs, pour faire vivre les livres dans les écoles primaires et les collèges. Et je me permets de mentionner ma contribution personnelle, Bookchat, qui après avoir été une revue d'actualités et de critiques de littérature enfantine pendant vingt-et-un ans, est devenue une publication en ligne, et a récemment cessé de paraître après 208 numéros.

Le politiquement correct dans l'enseignement

Quand j'ai écrit mon premier roman d'aventures pour les enfants (il y a bien longtemps, au temps de l'apartheid), on m'a prévenu : « Si vous voulez que votre livre soit autorisé dans les écoles, il ne doit comporter aucune mention de Dieu, de religion ou de politique, de sexe ou de violence, de tabac ou d’alcool, ni aucune contestation de l'autorité. Et tous les dialogues doivent être rédigés en phrases complètes. » « Mais les gens ne parlent pas comme ça », ai-je dit. « Tous les livres utilisés dans un contexte éducatif doivent respecter les règles de la grammaire. Et pas question d'utiliser des mots grossiers, bien entendu. » L'éditrice m'a redressé les bretelles pour avoir qualifié un torrent des montagnes du Cap de « brun comme de la bière. » « Vous ne pensez qu'à l'alcool ? », m'a-t-elle demandé. Mon livre (intitulé The Devil of Bain’s Kloof), n'a pas été retenu pour un usage scolaire.

J'avais osé espérer que ces restrictions appartenaient à l'histoire ancienne, jusqu'au jour où j'ai lu ce texte de Robin Malan à propos d'une pièce de théâtre écrite à l'intention d'un jeune public :

« J'ai publié une magnifique pièce de théâtre de Omphile Molus intitulée Itsoseng. Les droits ont été acquis par Oxford University Press, qui voulait en produire une édition pédagogique à l'usage des écoles. Avec Omphile et muni d'un exemplaire du texte, j'ai dû supprimer ou édulcorer tous les mots crus et authentiques : j'ai conservé cet exemplaire. Il est intitulé Itsoseng, la version aseptisée. » Il ajoute : « Il pourrait figurer sur la liste des livres « approuvés » par le système scolaire public. Mais il est hors de question qu'on y trouve des « mots ». » [Robin Malan, Junkets Publisher]

En Afrique du Sud, il existe deux types de livres pour les enfants :

- les livres sélectionnés pour être utilisés dans les écoles publiques, qui doivent répondre aux critères définis par le Département de l'Éducation. Ce sont des ouvrages « limités »  et qui rapportent beaucoup d’argent.

-  les livres de l'édition généraliste, qui sont achetés par le public en général, les bibliothèques et les écoles indépendantes. Ces livres ne subissent pas de limitations dans leur contenu, leur originalité, leur maquette ou leur apparence extérieure. Ils ne sont pas très rentables.

En dehors de ceux qui ont été adoptés dans les écoles, tous les livres dont je vous ai parlé sont des livres de l'édition généraliste. Notre Département de l'Éducation pousse à une centralisation accrue de l'élaboration, de l'impression et de la publication des livres. En d'autres termes, vers un contrôle plus étroit par les pouvoirs publics. Il ne nous reste plus qu'à espérer que les écrivains, les illustrateurs et les éditeurs courageux qui s'obstineront à publier - en dehors de ce contrôle - d'excellents livres pour enfants en Afrique du Sud arriveront à survivre.

Et il me semble que l'essor et la métamorphose de la littérature sud-africaine pour les enfants sont parfaitement résumés par la dernière phrase de ce fameux album, Fly, Eagle, Fly! :

« Enfin, sans bouger réellement, comme attiré par un vent plus puissant que tout homme ou tout oiseau, il se pencha en avant et fut emporté vers le haut, toujours plus haut. Il disparut dans l'éclat du soleil levant pour ne plus jamais revenir parmi les poulets. »[9]

 

Traduction de “Yesterday into tomorrow : The exciting progress of South African literature for young readers”, communication présentée au congress de l’IFLA au Cap en août 2015.

Notes et références

1 Les références de tous les titres cités par l’auteur se trouvent ci-dessous, dans « Ouvrages cités ». S’ils sont traduits en français, leurs références figurent dans "Pour aller plus loin", dans la bibliographie « Livres sud-africains pour la jeunesse traduits en français ». Elle inclut des livres des auteurs et des illustrateurs mentionnés par Jay Heale. NB Toutes les notes sont des notes de la rédaction.

2Biblionef Afrique du Sud est une ONG qui donne des livres pour la jeunesse neufs, dans les onze langues officielles et en Braille, à des écoles, des bibliothèques et d’autres organismes sud-africains. Elle attache beaucoup d’importance aux livres africains et en langues maternelles, et quand elle le peut, elle commande la traduction et la publication de certains titres. Elle participe également à la formation de bibliothécaires.

3Le sommaire, l’avant-propos et la préface de cet ouvrage peuvent se lire en ligne.

4Children’s Books in African Languages, edited and researched by Jay Heale, Biblionef, 2012. Déjà dans un article publié dans la revue Sankofa N° 8, 2009, Jay Heale fait le point sur l’édition jeunesse en langues sud-africaines. Il rappelle la situation pendant l’apartheid et fait état d’initiatives diverses montrant l’éveil de l’édition au besoin de livres dans les différentes langues et son développement, en particulier en xhosa et en zoulou.

5 Il semblerait qu’il n’existe pas des statistiques sur la production éditoriale sud-africaine. Jay Heale pense qu’environ 90 ou 100 livres pour la jeunesse seraient publiés chaque année, dont un 15-20% en afrikaans.

6Voir l’article dans Takam Tikou « Le très prestigieux prix ALMA récompense la promotion de la lecture des jeunes en Afrique ».

7 NDLT Trad. Stéphanie Alglave et Cécile Giroldi in Vol, aigle, vole !, Gautier-Languereau, 2000.

 

Ouvrages cités :

Lesley Beake, The Strollers. Maskew Miller Longman, 1987. Traduction française Sans domicile fixe.

           Song of Be. Maskew Miller Longman, 1991. Traduction française Le chant de Be.

Andre Eva Bosch, Alive Again. Tafelberg, 2014.

Lawrence Bransby, Homeward Bound. Tafelberg 1990.

Edyth Bulbring, Pops and the Nearly Dead. Penguin SA, 2010.

Dianne Case,  Love. David, ill. Mario Sickle. Maskew Miller Longman, 1986.

Niki Daly, The Herd Boy. Jacana Media, 2012.

Christopher Gregorowski, Fly, Eagle, Fly!. ill. Niki Daly. Première édition Tafelberg, 1982, réédité avec de nouvelles illustrations en plus grand format en 2000.Traduction française Vole, bel aigle, vole ! : un conte africain.

Wendy Hartmann, Just Sisi et Sisi Goes to School. Ill. Joan Rankin, Human & Rousseau 2010 et 2001.

Jay Heale, The Devil of Bain’s Kloof.  De Jager-HAUM, 1987.

Barbara A.Lehman, éd., avec Jay Heale, Anne Hill, Thomas van der Walt et Magdel Vorster, Creating Books for the Young in the New South Africa. McFarland & Company, Inc., 2014.

Maretha Maartens, Sidwell’s Seeds (d'abord publié en  afrikaans sous le titre de ‘n Pakkie mieliepitte). Tafelberg, 1985.

Ingrid Mennen, Ben and the Whales. Tafelberg, 2012.

Ingrid Mennen et Niki Daly, Ashraf of Africa. Ill. Nicolaas Maritz (David Philip 1990, maintenant diffusé par Songololo)

Omphile Molusi, Itsoseng. Junkets, 2009.

Fiona Moodie, Noko and the Kool Kats. Human & Rousseau, 2014.

Beverley Naidoo, Journey to Jo’burg. Ill. Éric Velasquez, Longman UK, 1985.

Jenny Robson, Praise Song. Tafelberg, 2005.

Reviva Schermbrucker, collection "Children of Southern Africa" (8 titres). Duzi Publishers

Peter Slingsby, The Joining. Tafelberg ,1996, réédité par Baardskeerder, 2009.

Chris Van Wyk (adapt.), Nelson Mandela: Long Walk to Freedom. Ill. Paddy Bouma, Macmillan Children’s Books, 2009.


Pour aller plus loin

 

Jay Heale

Jay Heale est spécialiste de la littérature pour la jeunesse d’Afrique du Sud, et au-delà. Après avoir enseigné dans des écoles primaires anglaises puis sud-africaines pendant 26 ans, Jay Heale s’est consacré à la littérature de jeunesse, comme critique, chercheur et auteur. Il a travaillé très activement au sein d’IBBY (International Board on Books for Young People) ; il a été deux fois président du jury du Prix Andersen et a organisé le congrès d’IBBY au Cap en 2004. Il a édité Bookchat (208 numéros, publication imprimée puis en ligne)  et anime depuis de longues années une émission radio autour de la littérature pour la jeunesse. Il a été l’un des membres fondateurs du South African Children’s Book Forum (SACBF) devenu IBBY SA.

La bibliographie de Jay Heale (livres pour la jeunesse et littérature professionnelle) peut être consultée ici.

Jay Heale a coordonné la sélection des dix albums sud-africains préférés par les bibliothécaires, pour la publication et l'exposition de l’IFLA The World through Picture Books. On peut consulter en ligne cette sélection commentée des albums préférés des bibliothécaires dans une cinquantaine de pays.

 

Livres sud-africains pour la jeunesse traduits en français

Tous ces titres sont traduits de l’anglais sauf L’Enfant n’est pas mort d’Ingrid Jonker, et Le Jour des géants de Pieter Pieterse, traduits de l’afrikaans. Ils ont été publiés en France, sauf exception, que nous avons signalée. Certains titres ne sont disponibles que sur le marché d’occasion ou en bibliothèque.

Les liens renvoient aux présentations des titres dans Takam Tikou numérisé (dans ces cas, chercher le titre dans le pdf) ou en ligne.

 

Lesley Beake, Sans domicile fixe (The Strollers). Trad. Elisabeth Motsch, L'École des loisirs, 1994

Le Chant de Be (Song of Be). Trad. Alice Déon, L’École des loisirs, 1993.

Voyageur (Traveller). Trad. Yvonne Noizet, L’Ecole des loisirs, 1996.

Histoire de Séréna (Serena’s story). Trad. Sarah et Denis Baldwin-Benech, L’Ecole des loisirs, 1996.

 

Alida Bothma, ill., La Petite chèvre perdue. Texte Amanda Jespersen, et al ; trad. Véronique Tadjo, Cambridge University Press/Edilis, 1998.

 

Edyth Bulbring, La nouvelle vie d'April-May (Melly, Mrs Ho and me), et La vie (trop) compliquée d'April-May (Melly, Fatty and Me. Trad. Pascale Jusforgues, Bayard, 2015.

 

Collectif, 16 petits livres pour petites mains (Little Books for Little Hands). Bakamé, 2010 ; 1ère éd. 2007.

 

Niki Daly, Bravo, Zan Angelo ! : un conte de de la commedia dell'arte  (Bravo, Zan Angelo !). Adapt. Françoise Rose, Gautier-Languereau, 1998.

Kwela, kwela, Jamela !et Bon appétit, Jamela !(Jamela's dress et What's cooking, Jamela ?). Adapt. Marie-France Floury, Gautier-Languereau, 1999 et 2001.

La Danseuse (The Dancer). Texte Nola Turkington et Niki Daly ; ill. Niki Daly ; adapt. Catherine Schydlowsky Nielsen, Circonflexe, 2000.

Vole, bel aigle, vole ! : un conte africain (Fly, Eagle, Fly!). Texte Christopher Gregorowski, adapt. Stéphanie Alglave et Cécile Giroldi, Gautier-Languereau, 2000.

Pas si vite, Songololo (Not so fast, Songololo). Adapt. Marie-France Floury, Gautier-Languereau, 2001.

À toi de lire, Sarie ! (Once upon a time). Gautier-Languereau, 2003.

Bienvenue rue Zanzibar (Welcome to Zanzibar road). Trad. Philippe Paringaux, Seuil jeunesse, 2007.

Merci, Martin ! (Thank you, Jackson). Avec Jude Daly, trad. Benjamin Kuntzer, Circonflexe, 201

 

Anton Ferreira (né en Zambie, il travaille en Afrique du sud), Canif, chien zoulou (Zulu Dog). Trad. Marie-Pierre Bay, Hachette jeunesse, 2005, coll. Le Livre de poche. Jeunesse. Mon bel oranger.

           

Stephen Frances, Harry Dugmore, ill. Rico Schacherl, Enfin libres !, Votez Madame et Eve, La Coupe est pleine, Madame et Eve : Remue-ménage à deux Madame et Eve en voient de toutes les couleurs, Madame vient de Mars et Eve de Vénus. Trad. Marc de Hutten, Vents d’Ouest, 1998, 1999 et 2000.

 

Sheila Gordon, En attendant la pluie (Waiting for the rain). Trad. Tessa Brisac, Gallimard, 1988, coll. Page Blanche et Folio Junior.

Rébecca (The Middle of somewhere). Trad. Tessa Brisac, L’Ecole des loisirs, 1992.

 

Christopher Gregorowski, ill. Niki Daly, Vole, bel aigle, vole ! : un conte africain (Fly, Eagle, Fly!). Adapt. Stéphanie Alglave et Cécile Giroldi, Gautier-Languereau, 2000.

 

Piet Grobler, Juste une gorgée ! (Please, frog, just one sip !). Adapt. Isabel Finkenstaedt, Kaléidoscope, 2003.

 

Toeckey Jones, L’une est noire, l’autre blanche (Go well, stay well). Trad. Florence Lavau, Messidor/La Farandole, 1982.

À fleur de peau (Skin deep). Trad. Patricia Jouffroy, Messidor/La Farandole, 1986.

 

Ingrid Jonker, L’Enfant n’est pas mort : Poésies. Ill. Frédéric Boulleaux, trad. de l’afrikaans Philippe Safavi, Le Thé des écrivains, 2012.

 

Phillida Kingwill, Le Message de l’aigle noir (Message of the black eagle). Trad. Valérie Morlot, Dapper, 1998.

 

Hugh Lewin, Lisa Kopper, Jafta. Trad. Isabelle Reinharez, L’Ecole des loisirs, 1993. Cet ouvrage réunit trois titres dont deux, La Mère de Jafta et Le Père de Jafta, était parus au Centurion en 1982).

 

Nelson Mandela, Un long chemin vers la liberté : autobiographie (Long Way to Freedom). Éd. abrégée, trad. Jean Guiloineau, L'École des loisirs, 1996, coll. Médium.

William Wilson ill., Nelson Mandela (des extraits de textes de Mandela illustrés par William Wilson). Mango, 2001, coll. L’œil et le mot, Album Dada.

 

Fiona Moody, Nabuléla: un conte sud africain (Nabulela). Trad. Pascale Jusforgues, Gallimard jeunesse, 1996.

 

Beverley Naidoo, Nous ne partirons pas (Chain of fire). Hachette jeunesse, 1992, coll. Le Livre de poche jeunesse.

L’Autre visage de la liberté (The Other side of true). Bayard jeunesse, 2003, coll. Estampille.

 

Maggie Pearson, d’après une histoire de James Aggrey, Le Seigneur des vents (Lord of the winds). Ill. Helen Ong, trad. Claude Lager, Pastel, 1996.

 

Pieter Pieterse, Le Jour des géants (Dag van die reuse). Trad. de l'afrikaans Bernadette Beaujean, Hachette jeunesse, 1991, coll. Le livre de poche jeunesse.

 

Joan Rankin, C'est chouette d'être un canard ! (Wow ! It's great beeing a duck). Trad. Claude Lager, L'École des loisirs, 1998, coll. Pastel.

Voir aussi plus bas ses titres dans la collection Cambridge  African Language Library.

 

Robin Saunders, Clône n°7 (Sons of Anubis). Trad. Valérie Morlot, Dapper, 2001.

 

Norman Silver, Il n’y a pas de tigres en Afrique (No tigers in Africa). Trad. Elisabeth Motsch, L’Ecole des loisirs, 1992.

Un doute sur la couleur (An Eye for Color). Trad. Elisabeth Motsch, L’Ecole des loisirs, 1993.

La Danse du python (Python Dance). Trad. Christelle Bécant, L’Ecole des loisirs, 1995.

 

Gillian Slovo, Poussière rouge (Red Dust). Trad. Jean Guiloineau, Gallimard jeunesse, 2006.

 

Diane Stewart, ill. Jude Daly, Les Graines du soleil (The Gift of the Sun). Trad. Claude Léger, L’Ecole des loisirs, 1996.

 

Dianne Hofmeyr, ill.  Piet Grobler, L’Arbre magique : D'après un conte traditionnel africain (The Magic Bojabi Tree). Trad. Mireille Chauveinc, Circonflexe, 2013.

 

Collection d’albums Cambridge African Language Library/ The Little Library, traduits par Véronique Tadjo, publiés par Cambridge University Press en 1998 et distribués par Édilis à Abidjan.

Elizabeth Littlewort, ill. Marjorie van Heerden, Le Matelas magique.

Monika Hollemann, Les Bonnes ruses de caméleon.

Mirna Lawrence, Sue Hepker, ill. Elizabeht Pulles, Miam-miam, le bon fromage.

Sally Ward, ill. Marjorie van Heerden, La Visite de Dorothée.

Christopher Hodson, ill. Elizabeth Pulles, La Chanson de Lizo.

Lindi Mahlangu, ill. Joan Rankin, J'ai peur !

Dianne Hoffmeyr, ill. Joan Rankin. … Hic… hoquet !

 

Collections Auteurs Africains Junior et Auteurs africains junior sur le VIH/Sida publiées en 2004 et 2005 par Heinemann/Servédit avec des traductions d’ Eva Rogo-Lévénez :

Matlakala Bopape, Peta Constable, ill. Michael Charlton, En taxi pour Johannesburg.

Glynis Clacherty, photogr. Suzy Bernstein, Respecter l’autre et s’occuper de lui, L’Histoire de Lerato, J’ai peur de l’hôpital.

Glynis Clacherty, ill. Paddy Bouma, L’Histoire de Simon.

Bridget Krone, ill. Paddy Bouma, Le Sac de Dielo.

Marianna Brandt, ill. Joseph Mugisha, Pierre et Ali.

Glynis Clacherty, ill. Lugg Pippa, Seuls, mon frère et moi.

Glynis Clacherty, ill. Robert Hichens, Deux ânes pour Joe.

Karen Morrison, Michael Smith, ill. Robin McBride, Mythes et préjugés... sur le VIH et le sida.

Lisa Greenstein, ill. Rassie Erasmus, Docteur Solange.

Glynis Clacherty, Kgalalelo Ntsepe, ill. Robin McBride, Je suis positive : la belle Botswanaise.

Steve Murray, ill. Petra Röhr Rowendaal, Kim Williams, Au secours ! le VIH et le sida : réponses à vos questions.

Karen Morrison, Michael Smith, ill. Joseph Mugisha, La course est engagée... pour arrêter la propagation du VIH et du sida.

Margaret Atter, ill. Petra Röhr Rowendaal, Marjorie Van Heerden, Prends soin de toi ! Les professionnels de la santé aujourd’hui.

Deborah Ewing, ill. Rassie Erasmus, Un monde meilleur. droits, responsabilité et VIH/sida.


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