Aventures à Gouba : entre disparitions et enlèvements

C’est un récit plein de sensibilité que contient ce joli livre, très soigné, avec sa couverture à rabats, son beau papier et ses très belles illustrations en noir et blanc, réalisées en linogravure. L’histoire de Miyamini est celle de nombreuses filles dans le monde. Pour avoir une bouche de moins à nourrir, des parents se séparent d’un de leurs enfants et l’envoient à la ville pour travailler. Miyamini est restée quatre ou cinq ans, comme « vidomégon » – ce qui veut dire « petite bonne » en béninois – dans une famille qui la maltraitait. Elle s’enfuit, est recueillie dans un foyer puis ramenée dans sa famille. Ce court roman raconte surtout son retour dans son village où elle est accueillie très froidement et sa lente et difficile réintégration dans sa famille. On est touché par la sincérité avec laquelle est racontée cette histoire douloureuse pour Miyamini, mais aussi pour les parents, qui se sentent très coupables, et pour les frères et sœurs, qui jalousent celle qui est allée à la ville sans même essayer de savoir ce qu’elle a enduré.
NB