Esperança : lettre d’une esclave au gouverneur
Esperança était esclave, mais ses maîtres, des pères jésuites, lui permettaient de vivre avec son mari et ses enfants et elle avait eu la chance d’apprendre à lire et à écrire. Elle fut aussi convertie au catholicisme. Hélas, elle dut quitter la ferme, n’emmenant avec elle que les plus jeunes de ses enfants, et travailler comme cuisinière chez un capitaine violent et intraitable. À bout de force, elle se décida à écrire une lettre au gouverneur pour que sa famille soit réunie et pour vivre selon sa religion. Esperança attend, espère. Sa lettre, datée du 6 septembre 1770, fut retrouvée par un historien. Cette esclave devint une figure emblématique de la détermination à lutter pour un monde plus juste et le 6 septembre devint, dans l’état du Piauí, la journée de la conscience noire.
Il émane de ce texte à la première personne une grande émotion : les mots de l’auteur semblent être ceux-là mêmes que cette femme admirable, Esperança, aurait choisis pour raconter son histoire, inspirée par sa lettre. L’illustratrice créée de magnifiques doubles pages saturées de couleurs flamboyantes. Utilisant des motifs décoratifs qu’on retrouve dans l’artisanat, elle donne au récit un surcroît de vie et d’ancrage dans l’Histoire.
Nathalie Beau