Parole de forgeron
Kientega Pingdéwindé Gérard dit KPG est un conteur burkinabé de renommée internationale. Il est le secrétaire général d’une association de conteurs du Burkina Faso, À l’école des ancêtres, et préside le centre socioculturel et éducatif pour enfants Koombi dans son village. Il a participé à de nombreux festivals (Gatan-Gatan, Les Bouches Décousues, Les Ailleurs Poétiques...). On peut le rencontrer sur YouTube et ailleurs sur la Toile, où il est très présent.
Dans ce petit livre – passage à l’écrit d’un spectacle –, il donne dans une « parole orale écrite » sa vision de l’art du conte qui relie les traditions anciennes aux problématiques contemporaines du continent africain. Après le chant avec lequel « le conteur accueille le public à l’entrée du village des forgerons », le texte se présente sous la forme d’un dialogue entre les faux prophètes d’une mondialisation séductrice et le conteur qui ne s’en laisse pas conter. Car comme disait son grand père : « La destinée de tout carnivore est de finir dans le ventre d’un carnivore beaucoup plus féroce que lui »… Avec une verve parfois féroce, il dénonce l’échange inégal et l’ultra-libéralisme, et invoque la mémoire des maîtres du souffle et du feu. Il fait preuve d’une grande virtuosité dans le maniement de la langue, tantôt poétique, tantôt ironique. S’ensuit une série de contes, qui parlent de l’Entité Suprême et des outils de la forge, de leur ancienneté immémoriale et de leur brûlante actualité. Si ce livre s’adresse plutôt aux grands adolescents et aux adultes, le denier conte, le plus accessible du petit recueil, est disponible dans une édition séparée et illustrée à l’intention des plus jeunes, sous le titre Le Monstre du village.
CR