[Des cris derrière les portes]
صراخ خلف الابواب
Dans la jolie maison d'Héliopolis (Le Caire) où habite Romana, il n'y a que quatre appartements, et la vie y serait plaisante sans les nombreux cris que l'on y entend, les plaintes des uns entraînant les protestations des autres. L'atmosphère de récriminations est devenue si pesante que le père de Romana, gardien de l'immeuble, décide de chercher du travail ailleurs…
Pour Romana, c'est un choc : elle est très attachée à cette maison et à sa voisine Loza, âgée de treize ans comme elle. De caractère combattif, elle demande à son père un délai de deux jours pour essayer d'améliorer les relations entre les habitants de la maison afin que les cris cessent et que le déménagement soit oublié. Elle enrôle Loza dans son combat. En surprenant des conversations téléphoniques à travers les portes, les deux amies comprennent que ce sont les problèmes de chacun qui sont à l'origine des querelles. Elles s'efforcent donc d'amener les habitants à s'entraider pour trouver des solutions à leurs problèmes, quitte à employer des méthodes peu orthodoxes et pas très crédibles. Le plan de Romana réussira au-delà de ses espérances, puisque même le plus irascible des habitants va changer de comportement de façon radicale.
Découpé en dix chapitres, ce récit à la première personne – Romana est la narratrice – est écrit, à partir d'un souvenir d'enfance, par Rania Hussein, auteure-illustratrice de livres pour enfants, notamment de la collection Farhana (Elias Modern Publishing House, Égypte), et illustratrice de bandes dessinées pour adultes. Le texte, en grande partie vocalisé, est rédigé dans une langue simple, proche du dialecte égyptien, mais qui devrait être comprise dans tout le monde arabe.
Les illustrations, tantôt en pleine page, tantôt s'imbriquant dans le texte, donnent vie aux personnages et dressent le décor : la façade ouvragée de la maison avec ses balcons, sa belle porte, la terrasse, l'escalier où se déroulent différentes scènes… Elles sont réalisées par Magdy El Shafee.
L’ouvrage flirte avec les codes de la BD : style des dessins, usage des onomatopées, jeu sur la typographie dans le corps du texte, fréquent recours aux bulles dans les illustrations, et présence de quelques cases.
Malgré certaines faiblesses, ce livre devrait plaire aux jeunes lectrices ou lecteurs autonomes qui éprouveront une grande sympathie pour la jeune héroïne et son amie. Il a reçu le prix Etisalat 2016 dans la catégorie « Romans pour adolescents ».
LV