Poème sucré de mon enfance
قصيدة طفولتي الحلوة
La vie quotidienne d’un berger au Soudan, rythmée par l’école, la récolte, les courses pour rattraper les chèvres gourmandes qui risquent de causer des soucis… Une vie paisible, brisée par la destruction du village « disparu de la carte et du paysage, Bo Baïe Sejilie parti en fumée ». Ce récit à la première personne est porté à quatre mains : par Assam Mohamed, qui a quitté le Soudan suite à la destruction de son village et qui est arrivé en France après un long chemin d’exil, et par Elsa Valentin, qui a donné des cours de français à Assam et a saisi l’occasion pour apprendre des mots d’arabe. Cet échange de mots, ce va-et-vient entre les deux langues, est illustré par un mot en français qui remplace un mot dans le texte en arabe (partiellement vocalisé), et un mot d’arabe qui s’installe dans le texte en français. Ces mots sont également écrits en phonétique, comme on le fait pour inscrire rapidement, dans l’alphabet qu’on maîtrise, les sons de la langue qu’on apprend pour les prononcer au mieux. Ces mots voyageurs et leur transcription phonétique sont en orange et se détachent ainsi du texte alentour. Fidèle au principe de la collection bilingue « Poèmes » des éditions Le port a jauni, cet ouvrage peut être ouvert et lu dans les deux sens de la lecture, de droite à gauche ou de gauche à droite.
Les illustrations de Frédéric Hainaut, aux couleurs vives, tranchées, où l’on retrouve l’orange des mots voyageurs, s’apparentent aux dessins à gros traits et en aplats de couleur des enfants ; elles rendent bien l’ambiance du paradis perdu, comme un souvenir d’enfance sucré… et amer.
HC