L’Iliade d’Houmarou, l’Homère africain
L’Odyssée d’Houmarou, l’Homère africain a été précédemment présenté dans Takam Tikou. Mais voici, pour l’introduire comme il convient, L’Iliade d’Houmarou sous la plume d’un auteur différent, Antoine Barral. Les deux ouvrages sont envisagés sur la même idée d’une transposition des récits d’Homère « dans l’univers culturel des peuples de la boucle du Niger », avec une introduction commune, rendant hommage à « la faculté qu’ont les cultures de se comprendre entre elles. » C’est à Houmarou le griot aveugle qu’il revient de conter la légende de Timbouktou, la cité mythique objet de toutes les convoitises, Troyes en d’autres lieux… Les camps s’affrontent, c’est la guerre et les dieux sont à l’œuvre pour inspirer aux mortels nombre d’entreprises héroïques ou plus funestes et tirer les fils du destin…
L’écriture, belle, richement et précisément documentée, a le souffle et la saveur qui conviennent, tout en pouvant rendre la lecture un peu complexe, que l’on soit « initié » à l’épopée légendaire ou non. Mais l’entreprise est réussie. La liste des dieux, immortels et mortels, chez des peuples du Niger (Songhaïs, Peuls, Yorubas, Bambaras, Dogons) avec leur correspondance chez les Grecs est bienvenue, avec un lexique de « jolis mots venus d’Afrique », quizz, cartes du Mali, illustrations en noir et blanc qui alternent sous-verres, photographies ou dessins.
Marie Laurentin