Le Balayeur de poussière
الكنّاس
Chaque matin, un balayeur, qui dort sur le toit en terrasse d’un immeuble du Caire, se met à son travail : il balaie, remplit son panier de poussière et trouve, dans la poussière, des « secrets » qu’il collectionne : tickets et bouts de papiers, fragments de textes... La nuit, il les regarde, sans pouvoir les lire.
Les journées du balayeur passent et se ressemblent. Mais un jour, la petite Louisa le surprend sur la terrasse, et il commence à lui raconter une histoire…
Le Balayeur de poussière, édité en 2002 dans un petit format, réédité en 2004 chez Lirabelle en plus grand format, cartonné, et accompagné d’un CD, puis édité en langue arabe au Caire en 2007 chez Dar al Shorouq, reparaît chez son éditeur initial, cette fois en bilingue français-arabe, sans CD. Les quelques dialogues sont en dialecte égyptien.
Le passage au texte bilingue et le retour à un petit format se traduisent par quelques changements. L’adjonction du texte en arabe n’a pas entraîné de modification significative dans la mise en page, mais la taille des caractères latins a été réduite. Par contre, le texte a subi plusieurs modifications. Certaines sont anodines, l’une est étonnante : « Il [le balayeur] pense, il attend » a remplacé la phrase : « Il fume, il attend ». Enfin, la fin de l’histoire n’est pas la même que dans les deux éditions précédentes. L’auteur a gardé le même décor, utilisant les mêmes illustrations – une ou deux ont toutefois disparu – en en changeant parfois l’ordre, et en éliminant certains personnages, pour les adapter à cette nouvelle version. Ainsi, le rôle de conteur du balayeur étant juste esquissé, la petite Louisa ne fait plus qu’une brève apparition sur la terrasse.
Le texte se termine maintenant par la phrase qui l’ouvre : « Sur les toits du Caire rêve un balayeur de poussière » : l’histoire du balayeur est devenue une histoire « en boucle ». Cette même phrase en arabe est suivie d’une invite au lecteur arabophone à ouvrir le livre de l’autre côté pour pouvoir suivre l’histoire. Ainsi a été réglé le problème du double sens de lecture d’un livre qui, par sa couverture et ses deux pages de titre, est aussi accueillant pour le lecteur arabophone que pour le lecteur francophone.
En dépit des changements, on retrouve avec plaisir ce balayeur de poussière, dont l’univers cairote est rendu avec beaucoup de poésie, que ce soit par le texte, français ou arabe, de lecture aisée, ou par les belles illustrations de l’auteur, mariant dessins naïfs, collages, peinture et pastels gras.
LV