Cri de douleur
Mamadou, modeste ouvrier dans une boulangerie, et Fatoumata, fille d’un riche commerçant, sont amoureux et veulent se marier. Mais cette donnée centrale n’est finalement que secondaire car ce qui va être donné à lire, ce sont, dans un contexte de crise, les informations les plus précises sur des aspects sociaux, techniques, médicaux…, envisagés comme des éléments à part entière de la narration. La fabrication du pain, l’envasement de la lagune ou la description d’un accouchement sont ainsi décrits de la manière la plus détaillée, au fil de l’histoire qui voit évoluer nos deux héros. Le souci documentaire devient prioritaire et l’on comprend que le livre pour la jeunesse est perçu comme un véhicule précieux pour délivrer les connaissances permettant de vivre dans un monde difficile, de questionner la tradition, d’assurer son avenir. C’est en tous les cas la démarche « militante » de Claire Porquet, ancienne conseillère pédagogique et auteur d’albums et d’autres « romans-documentaires » (voir La Légende de l’Abyssa, plus bas), qui fait de ce roman un objet hybride un peu déroutant. Clairement mené, on voit bien cependant qu’il est conçu pour résonner avec les questions que se posent les jeunes. Il a été inclus dans les listes de lectures du Ministère de l’éducation ivoirien.
ML