Haïti : sauvée par ma poupée

Langue : français Auteur : Fatou Keïta Illustrateur : Kyoko Dufaux Lieu d'édition : Abidjan Éditeur : Nouvelles Éditions Ivoiriennes,  CEDA Année d'édition : 2010 Nombre de pages : 31 p. Illustration : Couleur Format : 21 x 26 cm ISBN : 978-2-844-431-3 Âge de lecture : À partir de 4 ans Prix : 3000 CFA, 5,72 €
sur un fond beige, au centre de l'image une petite fille tenant sa poupée habillée en rouge

Voici l’histoire d’une petite fille à Port-au-Prince qui jouait à la poupée lorsque la terre a tremblé. Ensevelie sous les décombres, elle doit la vie sauve à sa poupée qui répète inlassablement la même phrase enregistrée et la fera repérer par les sauveteurs.

L’intention de l’auteur, Fatou Keïta, est de mettre des mots sur l’horreur vécue pour la comprendre et s’en souvenir. Elle le fait avec pudeur et force dans ce discours à la première personne exprimant le vécu et le ressenti de l’enfant où les phases de conscience alternent avec les moments de sommeil. La voix mécanique de la poupée, qui se substitue à celle de l’enfant ne pouvant plus ni parler ni hurler pour signaler sa présence, apporte le réconfort tout en rythmant l’histoire comme dans une randonnée.

On participe à la détresse de la petite fille mais on est aussi à l’extérieur avec les sauveteurs et les parents affolés. Les couleurs des pages accompagnent ce passage entre l’espace confiné et sombre où se trouve l’enfant et l’extérieur où s’activent les secours. C’est surtout l’atmosphère qui est évoquée dans ces peintures au pinceau large qui laissent deviner la trame de la toile : des silhouettes à peine esquissées, des cadrages étonnants sur le visage bouleversé des parents, des couleurs estompées masquant les détails ; un fond sombre pour l’enfant ensevelie, des couleurs plus claires pour l’extérieur, mais sans retrouver la lumière de la première page, comme si cette promesse de renaissance était encore trop lointaine.

Un livre qui devrait permettre aux enfants de mieux comprendre le drame d’Haïti et qui nous a profondément émus.

MPH