[Le Soleil brillera un jour]
ستشرق الشمس ولو بعد قليل
Chaden mène une vie d’adolescente sans souci en Syrie, entre ses cours, ses entraînements de basket et ses amies. Mais la guerre éclate... Et tout bascule. Son frère, qui rêve d’être journaliste, se retrouve embrigadé dans une milice. Comprenant qu’il s’est fourvoyé, il tente de s’échapper... Pour se retrouver emprisonné par les forces de l’ordre. Le père de Chaden meurt, terrassé par une crise cardiaque devant les ruines de leur immeuble. La jeune fille et sa mère décident alors d’aller au Liban, auprès de l’oncle maternel de Chaden qui vit dans un camp de réfugiés palestiniens. Chaden et sa mère travaillent illégalement, hébergées par l’oncle dans un appartement minuscule qu’elles partagent avec toute la famille. Les temps sont durs, il est vrai, mais Chaden trouve refuge dans une bibliothèque publique où la lecture l’aide à vivre. Elle trouvera même du travail dans cette structure. Tout va mieux... pour un temps. Une balle perdue, tirée dans le camp pour fêter un mariage, tue la mère de Chaden. Et voilà la jeune fille seule au monde. Même Samih, l’ami de son frère qui l’avait toujours soutenue et semblait beaucoup l’aimer, ne donne plus signe de vie. Chaden décide alors de rejoindre son oncle paternel en Suède pour tenir la promesse faite à son père mourrant. La voilà embarquée à bord d’un bateau en route pour la Turquie...
Parler de la guerre dans un roman pour adolescents n’est pas chose facile. Il s’agit de dépeindre la réalité de la guerre sans verser dans le pathos et sans édulcorer le quotidien. Taghreed al-Najjar réussit à trouver un équilibre qui repose surtout sur les épaules de Chaden, personnage qui grandit en force et en assurance tout au long du livre et des épreuves qu’elle traverse. On la voit évoluer du statut de jeune fille chouchoutée à celui de jeune femme qui prend en main son destin et qui sort grandie et toujours plus forte de chaque épreuve traversée. Une figure d’identification intéressante pour les jeunes... Un bémol : la couverture de ce livre, qui représente des branches enchevêtrées sur un fond verdâtre, ne donne pas particulièrement envie d’entrer dans le livre. Mais saluons cette initiative courageuse de l’auteure qui a le mérite de nous faire vivre « de l’intérieur » l’impact humain d’une guerre dont on entend parler « à distance » dans les médias.
HC