[Si j’étais un oiseau]
لو كنت طائراً
« Si j’avais été un oiseau, j’aurais volé par-dessus ce mur pour atteindre notre maison. Notre maison est de l’autre côté du mur ». Un petit garçon se souvient de sa maison, du jardin où il jouait, de sa chambre, de son lit, de ses jouets… Mais les soldats sont venus, et il a fallu partir, laisser cette maison pour venir vivre de ce côté-ci du mur, dans des lotissements tristes et inachevés. Maintenant, d’autres personnes vivent dans cette maison et y sont heureux. L’enfant ne comprend pas pourquoi son monde a changé si radicalement.
Le texte, vu à hauteur d’enfant, est poétique, touchant, rythmé, tout en retenue. Les illustrations à l’aquarelle rendent bien compte des oppositions et jouent sur les couleurs et la luminosité en dépeignant la vie des deux côtés du mur. Ce texte, universel, peut concerner toutes les populations délogées en temps de guerre. Évidemment, nous pensons à la Palestine, même si rien dans le texte n’y fait référence, sauf une mention sur la couverture, qui nous informe que les bénéfices de la vente de ce livre iront aux bibliothèques pour enfants de Gaza. Une note d’espoir à la fin réside dans la réponse que le père fait à son fils : « (…) Regarde ! Voici la clé de la porte de notre maison. Elle est toujours avec nous. Nous y retournerons un jour ». Et l’enfant conclut : « Et moi, je crois tout ce que mon père me dit »… Une belle réussite !
HC