Tempête sur Bangui
La Centrafrique est meurtrie par des conflits internes depuis plus de dix ans, en particulier depuis 2013 quand la coalition Séléka prend le pouvoir et le chaos et la violence s’installent. Ce sont les événements de cette période (fin 2012-juin 2013, quand les forces françaises arrivent) que cette BD évoque – l’avant-propos de l’auteur et la postface d’Amnesty International sont précieux pour situer cette chronique.
Didier Kassaï se met lui-même en scène : son travail de dessinateur devenu impossible, il croque la « tempête sur Bangui » : le chaos, les scènes de violence, les pillages, tout est montré de son point de vue. C’est dur, mais jamais complaisant, et puis il y a la solidarité, l’humour et la création qui sauvent… Les superbes images – traits fins, aquarelle – offrent plein de détails, souvent drôles, et des visages parfois sans traits, comme des masques noires. Les dialogues rendent bien l’accent de Bangui et incluent des expressions en sango (traduites en notes). Deux autres tomes devraient raconter la suite des événements. En attendant, on peut lire, dans La Revue dessinée, « La Terreur en Centrafrique », des BD - dans un style bien plus schématique - chroniquant la période 2013-2014.
CR et VQ