Akissi Kaako
le-bout-de-femme-plus-qu'homme Koffi Koffi
C'est le directeur de la collection, professeur de lettres, qui prend la plume pour nous raconter ce conte à tiroirs, introduit par un chant en langue vernaculaire.
Tout commence avec une histoire d'enfants qui mènent les poulets au champ. Un des auditeurs intervient pour apporter son grain de sel, mais le conteur met le holà. Et contre vents, marées et les incessantes interruptions du public, il arrive à nous faire savoir qu'en ce temps-là, une panthère venait chaque jour croquer un poulet, à la barbe du papa qui est pourtant un grand chasseur. C'est son épouse, Akissi Kaako, le-bout-de-femme-plus-qu'homme qui saura en venir à bout. Une histoire féministe, direz-vous ? Que non ! Au moment où tous les voisins la couvrent de compliments, le lépreux suggère de la tuer et de faire manger son cœur aux garçons du village pour leur insuffler sa force, ce qui fut fait... Le récit est vivant et rythmé. La morale du conte est ambiguë : certaines femmes qui ont léché les ustensiles de cuisine en cachette auraient pu hériter du caractère d'Akissi, la domination masculine (qui a quand même été obtenue au prix d'une injustice) n'est donc pas absolue !
CR