La Fête des morts

Qu’il est gai et coloré cet album ! Que les mornes sont verdoyants, un véritable tableau d’art naïf haïtien. On y court parmi les kay et les tombes car il n’y a pas de frontière entre la vie et la mort, surtout le jour de la fête des morts. Et quand on pense à eux avec tendresse et affection, ils continuent à vivre dans nos cœurs.
Dans le jardin de Da, la merveilleuse grand-mère du petit garçon, Vieux Os, il y a une tombe ancienne où repose monsieur Labastère qui participe encore de la vie quotidienne : Marquis, le chien y fait sa sieste, tandis que, sur la pierre tombale, fume la cafetière emplie du bon café haïtien subtil et léger. Mais Vieux Os, parti à la découverte du monde d’en-bas, trouvera sur son chemin ce qui fait vivre et rend heureux dans le monde d’en-haut : l’amour. Voilà pourquoi ceux qui s’aiment sont éternels…
Après Je suis fou de Vava, illustré aussi par Frédéric Normandin et publié aux éditions de la Bagnole, on retrouve avec bonheur la veine des récits d’enfance de Dany Laferrière, celle de L’Odeur du café et du Charme des après-midi sans fin, de véritables petits tableaux brodés autour de scènes de la vie quotidienne avec ses couleurs, ses paysages, ses odeurs et ses goûts.