[Éléphant, girafe ou cigogne ?]
فيل زرافة أم لقلق؟
Quelle histoire déconcertante que celle de cet album ! Une petite fille raconte qu’elle joue avec ses amis et ses frères et sœurs dans le jardin. Ils aiment par-dessus tout grimper dans les branches du grand arbre et y jouer. Mais la petite fille ne peut pas le faire, elle se retrouve toute seule au pied de l’arbre. Le texte ne dit pas pourquoi, mais l’illustration la représente appuyée sur deux béquilles. Et la voici qui imagine des moyens d’accéder aux branches de l’arbre : en s’asseyant sur la trompe d’un éléphant qui la porterait jusqu’aux branches ? Accrochée au cou d’une girafe ? Portée par une cigogne ? Et puis tout d’un coup, sans transition, la voilà perchée sur une branche, appuyée sur ses béquilles, entourée d’enfants. On ne saura pas comment cela s’est fait.
Outre ce nœud manquant dans l’intrigue, plusieurs questions se posent : peut-on vraiment imaginer que tous les amis, frères et sœurs de notre héroïne, l’aient abandonnée à son triste sort, au pied de l’arbre, sans qu’il y en ait au moins un pour se soucier d’elle ? Qu’ils n’aient pas pensé à des façons de l’aider à monter dans l’arbre, ou à l’intégrer à leurs jeux ? Alors que les solutions imaginées par la petite fille s’inscrivent bien dans le domaine de l’imaginaire enfantin, le reste de l’histoire manque cruellement de crédibilité. La rupture dans la logique interne nuit à une histoire qui avait le mérite – fait assez rare dans la littérature de jeunesse arabe – de mettre en scène un enfant handicapé, même si son handicap n’est pas mentionné dans le texte. Dommage…
HC