Cette histoire fait parler des objets rassemblés pêle-mêle dans un tiroir : toute une culture surgit grâce à ces petites choses vite rangées, vite oubliées, mais puissamment évocatrices. La mémoire convoquée est à la fois une mémoire personnelle et une mémoire collective.

Maraké, un jeune garçon de dix ans vivant au bord du fleuve Maroni en Guyane, se met en route après avoir entendu le cri d’un singe, le hurleur roux, qui annonce un changement. Au fil de ses rencontres avec des animaux, avec un arbre qui parle et avec une créature imaginaire, on découvre qu’il s’agit pour lui de sauver sa terre, menacée par l’exploitation dévastatrice des chercheurs d’or.

Deux jeunes mangues désirent voir du pays : l’aventure commence lorsque, devenues mûres, elles se détachent de l’arbre. Ce sera l’occasion pour elles de rencontrer des amis, de faire preuve de solidarité face au danger, et de jouer un bon tour à un père et son fils.

Après Je suis fou de Vava et La Fête des morts, Dany Laferrière et Frédéric Normandin mettent une nouvelle fois en scène Vieux Os, sa grand-mère Da et Vava sa bien-aimée, qui souffre ici de la fièvre. Le contexte sombre de la dictature est d’emblée posé par une phrase, en exergue.

Dans ce quatrième titre de la collection, nous retrouvons ce qui faisait le charme des premiers. C’est le carnaval qui est ici à l’honneur, avec sa parade de couleurs et de fantaisie.

Une pièce sensible et fulgurante : en 32 pages et cinq scènes, un garçon et une fille s’affrontent puis s’apprivoisent.