Contes

Les Contes de Mamie Joe : Âtere tî Âta Joe

Par Georgette Florence Koyt-Deballé

Ce recueil réunit, en version bilingue français-sango, avec une illustration noir et blanc par page entre les deux versions du texte, sept contes et récits dont cinq étaient parus séparément : « Tèrè et Sommeil », « La Création de l’homme », « La Mort », « Manu » et « La Fête » (voir Takam Tikou n°15). Ils sont accompagnés ici par « Le Serpent » où Dame Couleuvre arrive à échapper aux cailloux lancés par ceux qui la prenaient pour un serpent et par « La Cellule » qui raconte le sort d’une cellule de la peau mise à mort par les cellules du cœur qui rejettent l’idée d’une vie en dehors de leur propre monde.

Un ouvrage réalisé avec peu de moyens dans un pays, la République Centrafricaine, où il n’existe aucune maison d’édition pour enfants. On peut lire un entretien avec l’auteur-éditeur, Florence Georgette Koyt-Deballé, dans Takam Tikou n°15.

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Romans

Vacances mouvementées

Par Camara Nangala

Les grandes vacances arrivent et, avec elles, le désœuvrement. Les petites histoires du quartier se succèdent : Namogo et ses copains sont régulièrement aux prises avec Dame Zanimaux qui a le chic pour les poursuivre quand ils shootent dans son étal de sucreries, ou encore, avec Guinot-Six-Doigts, le gardien de la grande maison en construction, que la bande s’amuse à défier… Pourtant, deux événements de nature différente vont rompre ce début de monotonie : le frère du narrateur, victime d’un accident de circulation, tombe dans le coma ; et les propriétaires de la grande maison en construction emménagent. Se chevauchent alors deux développements de l’intrigue. Le premier raconte les efforts du narrateur pour essayer de ramener son frère à la vie (faut-il sacrifier un poulet comme l’exige son rêve ?). Le second embarque le narrateur dans une traque de déchets nucléaires grâce à l’interception d’un message sur Internet. Les vacances sont mouvementées certes, mais l’histoire, quant à elle, apparaît comme décousue, tirant à hue et à dia dans des directions différentes. Récit nostalgique de l’enfance ? Enquête policière ? Drame familial ? Difficile de s’y retrouver dans ce petit roman néanmoins bien écrit.

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Romans

Le Trio de choc

Par Camara Nangala

Surprise au quartier : une famille s’installe dans une maison depuis longtemps à l’abandon. En son sein, Pierre, Paul et Philippe,  « triplés de choc » qu’une amitié profonde va lier au jeune narrateur, jusqu’à les mener tous dans le mouvement scout. Pour l’auteur, l’Ivoirien Camara Nangala (enseignant et aujourd’hui éditeur), écrire pour la jeunesse est un véritable engagement. « Dans les pays émergeants, il va de soi que l’écrivain a un rôle d’éducateur » précise-t-il dans une interview, assumant fortement le rôle qu’il s’est assigné. Cette ambition très haute sous-tend donc chacun de ses romans et mène à s’interroger (mais de quel droit après tout ?) sur sa compatibilité avec une intrigue véritablement romanesque qui, ici, passe progressivement au second plan. L’écriture, si alerte et vive cependant, si prompte à camper les personnages, à capter la vie, s’enferme dans un descriptif très précis du scoutisme (dont on peut ne pas partager idéaux et méthodes), délivrant argumentaires moraux (et religieux), sensibilisant au monde environnant, au respect de l’autre, des règles et… à l’importance du livre de jeunesse. Le retour à la tradition n’est pas ici revendiqué, seulement le devoir de proposer aux jeunes un projet éducatif, de « cultiver en eux les vertus qui fondent l’homme ». Mais, derrière l’anecdote prometteuse du début, sauront-ils recevoir le message et y trouver du plaisir ?

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Romans

Tiiga

Par Fatoumata Sanou

Les rééditions sont rares dans la littérature africaine pour la jeunesse dont les titres restent disponibles longtemps. En voici une, celle d’un titre paru en 1994 qui a remporté beaucoup de succès comme nous l’apprend l’ouvrage L’Émergence de la littérature d’enfance et de jeunesse au Burkina Faso, premier livre d’études universitaires consacré à la littérature de jeunesse d’un pays africain en particulier (voir sa présentation dans la rubrique Vie du livre). Tiiga, comme Elsa mon amie, réédité également, est publié sans changements par rapport à la première édition dont voici la présentation parue dans Takam Tikou, n°6 : Pour devenir un bon agriculteur qui sache employer les machines et refuser l’aide extérieure, Tiiga désobéit à son père en décidant d’apprendre à lire et à écrire. Grâce à son opiniâtreté, il parvient rapidement à rattraper son retard et à devenir le premier de sa classe. Son père, finalement convaincu, reconnaît l’intérêt de l’école et l’encourage dans ses études. Volontiers moraliste, cette nouvelle décrit les bienfaits de la scolarisation et prouve que, contrairement aux idées reçues, l’école ne conduit pas seulement à travailler dans un bureau mais peut également former de bons cultivateurs. Rédigé dans un style simple qui ne pose aucun problème de vocabulaire, le message est d’autant plus clair et persuasif.

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Romans

Le Plus vieux de la classe

Par Irène Cohen-Janca

troublés par la présence d’un nouveau dans leur classe, un « vieux », déjà père de famille, qui vient pour apprendre à lire et pouvoir mieux faire vivre sa famille. D’abord moqué et rejeté, le « vieux » va devenir l’ami de John et trouver sa place, car le savoir n’est pas que livresque. Une histoire qui rappelle que l’éducation n’est pas encore un droit pour tous.

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Romans

Princesse Ebla

Par Camara Nangala

Marie-Audrey est une jeune fille gâtée et insupportable : son père, qui gagne confortablement sa vie, lui assure un quotidien privilégié – belle maison, voyages linguistiques l’été, répétiteur pendant l’année scolaire... Pourtant, ce beau confort ne la protège ni des disputes de ses parents ni du coup d’État perpétré en Côte-d’Ivoire au tournant de l’année 2000. L’angoisse générée par ces événements – de rangs et de dimensions non comparables –  l’oblige à se poser des questions sur sa famille et à affirmer ses propres choix. Sa vie bascule radicalement le jour où elle croise l’écrivain Pognan lors d’une rencontre scolaire : conquise par son discours, elle décide de vouer sa vie non seulement à la lecture mais aux arts plastiques. Grâce à l’argent de son père, elle devient mécène. Apothéose finale : le Ministre de la Culture, pour l’anniversaire de ses quinze ans, se déplace en personne afin de récompenser son parcours exemplaire.

Un roman bien mené à la plume alerte, ronde, agréable, dont l’objectif est d’édifier le jeune lecteur en lui faisant partager les vertus de la culture. Le propos est donc volontairement pédagogique et moral avec l’exemple de cette jeune fille qui a tout à apprendre pour devenir une adulte accomplie.

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Romans

Coup de cœur

Nago ou comment s'en sortir

Par Georgette Florence Koyt-Deballé

Ce récit dédié aux enfants défavorisés raconte l’histoire de l’un d’entre eux. Orphelin très jeune, Nago est élevé avec amour par sa grand-mère, en ville, à Bangui, dans une petite case en toit de chaume. La recherche d’argent est un travail de tous les instants… Après avoir vu le film sur la victoire historique de Mohamed Ali à Kinshasa, Nago souhaite devenir boxeur...

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Romans

Mon petit coeur imbécile

Par Xavier-Laurent Petit

Sisanda a neuf ans, vit dans un village au Kenya et a une malformation cardiaque qui l’empêche de vivre normalement : elle ne peut ni jouer, ni courir, marche à peine, et il vaut mieux qu’elle évite les émotions fortes... Sa mère Maswala (« swala » désigne l’antilope impala en kiswahili), qui court tous les jours autour de son village « parce que ses jambes l’y poussent », découvre qu’elle pourrait obtenir beaucoup d’argent en gagnant un marathon et ainsi, faire opérer sa fille dans « le meilleur hôpital du monde ». Des chapitres courts et d’abondants dialogues rendent aisée à lire cette histoire de courage prenante, touchante, inspirée d’un fait réel : l’exploit de Chemokil Chilapong, fermière kenyane qui a pu financer la scolarité de ses enfants grâce à sa victoire au marathon de Nairobi.

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Romans

Je suis né en prison

en hommage à Nelson Mandela

Par BessoraPierre BordageOuaga Ballé Danaïsous la dir. d’Edmond Mballa Elanga

Le projet éditorial est intéressant : faire écrire des histoires par des écrivains africains et français autour de la figure de Nelson Mandela. Les nouvelles sont inégales mais elles permettront aux jeunes lecteurs de découvrir ce personnage marquant de l’histoire contemporaine de façon originale : non pas sous la forme d’une biographie romancée ou d’un documentaire (il en existe de très bons), mais à travers des fictions dans lesquelles il incarne la figure de l’espoir ou de la révolte contre les discriminations et les injustices de tous ordres. Les récits réalistes ou futuristes mettent en scène de jeunes héros fort divers - blancs ou noirs, filles ou garçons, étudiants ou travailleurs clandestins, aux quatre coins du monde. Tous  vont avoir l’occasion de découvrir ce symbole et les valeurs dont il est porteur.

On signalera tout particulièrement, pour leur impact, les nouvelles de Pierre Bordage (« Maillons »), Koffi Kwahulé (« Bal masqué »), Béatrice Hammer (« Salvadora »), Ouaga-Ballé Danaï (« Comme des étoiles »), Kossi A. Komla-Ebri (« Madiba »), Boudjeka Kanto (« L’énigme 466-64 »).

Notons cependant quelques problèmes regrettables de fabrication, dans le montage des cahiers.

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Romans

La Fille au grand coeur

Par Camara Nangala

L’écrivain ivoirien Camara Nangala offre à lire un court roman, parfaitement mené et qui porte toutes les convictions de cet écrivain engagé : générosité et respect de l’autre, ancrés dans une profonde foi chrétienne. Ama, l’héroïne, va se battre contre les rumeurs qui courent dans son école depuis que Kambiré, le meilleur dribbleur au foot, est malade. Certains laissent entendre qu’il aurait le sida. Elle va aussi aider son ami à ne pas rater son année scolaire et permettre que sa maladie soit diagnostiquée et soignée.

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