Contes

Le lion, le sanglier et le renard

conte du Zimbabwé

Par Ignatiana Shongedza

Ce conte nous vient du Zimbabwé, dans un texte en shona, une version française et une anglaise (ces deux dernières sont très légèrement différentes). Peu de littérature zimbabwéenne pour enfants arrive jusqu’à nous, ce petit album illustré est le bienvenu. Ce conte rappelle tout de suite l’histoire du chasseur et du crocodile...  Le lion est ici le méchant crocodile, qui demande au sanglier de le libérer de son piège. Un bon conte et un grand classique, présenté dans une très bonne maquette pour un livre trilingue : dans chaque double page se trouvent, d’un côté, les trois textes (concis et efficaces, heureusement pour un trilingue), bien différenciés et mis en page ; de l’autre côté, une illustration, un dessin coloré, comme un « cartoon » drôle et sympathique, qui sera bien lisible par un groupe d’enfants.

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Contes

Kolou le chasseur

Par Serge Grah

Kolou le chasseur sauve la vie d’un homme, d’un rat et d’un serpent, tous les trois tombés dans un trou. Mais alors que les animaux s’emploient à tenir leur promesse de rendre Kolou riche, immortel et invulnérable, l’homme trahit Kolou auprès du roi… Un conte du répertoire traditionnel bien troussé, dont la morale, comme souvent, est de toute actualité. Cet album le présente écrit par Serge Grah, journaliste et poète, et illustré par Annick Assemian qui a signé plusieurs classiques ivoiriens pour enfants ; elle offre ici quelques très belles pages. Une bonne production (belle taille, papier glacé) des Classiques ivoiriens qui ? après une série remarquable de bandes dessinées autour de Gipépé, jeune pygmée de Centrafrique, se sont lancés en 2009 dans la publication d’albums.

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Contes

Gbaan mo Fiedoalenu : Proverbes gban

Par Oya Robert Taki

Recueil de 103 proverbes des Gban, peuple du centre de la Côte-d’Ivoire dont la langue, parlée par quarante mille personnes environ, appartient à la famille linguistique mandé, comme le dioula. Les proverbes sont repartis en quatre groupes, selon qu’ils se réfèrent aux humains, aux animaux, aux arbres ou aux eaux. Pour chacun, on trouvera le proverbe en gban, la traduction française littérale et un proverbe français ayant le même sens. On peut s’interroger sur la correspondance avec le proverbe français, souvent surprenante : est-ce un choix de stricte équivalence ou un rapprochement libre jouant des connotations ? Couverture en couleur et illustrations intérieures en noir et blanc pour cette publication d’Edilis, maison d’édition d’Abidjan dirigée par Mical Dréhi Lourougnon (voir son interview dans la rubrique Dossier)

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Contes

Coup de cœur

Des djinns de toutes les couleurs : Jinne yu mel nune

Par Hélène Ngone DiopMame Daour Wade

Paru en 1997 dans une édition qui regroupait trois histoires, cette nouvelle présentation du conte, seul, dans un album carré plus petit, permet de mieux en goûter la saveur. La cohabitation entre les djinns et les hommes n’est pas facile, surtout à l’heure de la sieste quand les petits êtres invisibles ne cessent leur vacarme…

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Contes

Les Contes de Mamie Joe : Âtere tî Âta Joe

Par Georgette Florence Koyt-Deballé

Ce recueil réunit, en version bilingue français-sango, avec une illustration noir et blanc par page entre les deux versions du texte, sept contes et récits dont cinq étaient parus séparément : « Tèrè et Sommeil », « La Création de l’homme », « La Mort », « Manu » et « La Fête » (voir Takam Tikou n°15). Ils sont accompagnés ici par « Le Serpent » où Dame Couleuvre arrive à échapper aux cailloux lancés par ceux qui la prenaient pour un serpent et par « La Cellule » qui raconte le sort d’une cellule de la peau mise à mort par les cellules du cœur qui rejettent l’idée d’une vie en dehors de leur propre monde.

Un ouvrage réalisé avec peu de moyens dans un pays, la République Centrafricaine, où il n’existe aucune maison d’édition pour enfants. On peut lire un entretien avec l’auteur-éditeur, Florence Georgette Koyt-Deballé, dans Takam Tikou n°15.

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Romans

Vacances mouvementées

Par Camara Nangala

Les grandes vacances arrivent et, avec elles, le désœuvrement. Les petites histoires du quartier se succèdent : Namogo et ses copains sont régulièrement aux prises avec Dame Zanimaux qui a le chic pour les poursuivre quand ils shootent dans son étal de sucreries, ou encore, avec Guinot-Six-Doigts, le gardien de la grande maison en construction, que la bande s’amuse à défier… Pourtant, deux événements de nature différente vont rompre ce début de monotonie : le frère du narrateur, victime d’un accident de circulation, tombe dans le coma ; et les propriétaires de la grande maison en construction emménagent. Se chevauchent alors deux développements de l’intrigue. Le premier raconte les efforts du narrateur pour essayer de ramener son frère à la vie (faut-il sacrifier un poulet comme l’exige son rêve ?). Le second embarque le narrateur dans une traque de déchets nucléaires grâce à l’interception d’un message sur Internet. Les vacances sont mouvementées certes, mais l’histoire, quant à elle, apparaît comme décousue, tirant à hue et à dia dans des directions différentes. Récit nostalgique de l’enfance ? Enquête policière ? Drame familial ? Difficile de s’y retrouver dans ce petit roman néanmoins bien écrit.

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Romans

Le Trio de choc

Par Camara Nangala

Surprise au quartier : une famille s’installe dans une maison depuis longtemps à l’abandon. En son sein, Pierre, Paul et Philippe,  « triplés de choc » qu’une amitié profonde va lier au jeune narrateur, jusqu’à les mener tous dans le mouvement scout. Pour l’auteur, l’Ivoirien Camara Nangala (enseignant et aujourd’hui éditeur), écrire pour la jeunesse est un véritable engagement. « Dans les pays émergeants, il va de soi que l’écrivain a un rôle d’éducateur » précise-t-il dans une interview, assumant fortement le rôle qu’il s’est assigné. Cette ambition très haute sous-tend donc chacun de ses romans et mène à s’interroger (mais de quel droit après tout ?) sur sa compatibilité avec une intrigue véritablement romanesque qui, ici, passe progressivement au second plan. L’écriture, si alerte et vive cependant, si prompte à camper les personnages, à capter la vie, s’enferme dans un descriptif très précis du scoutisme (dont on peut ne pas partager idéaux et méthodes), délivrant argumentaires moraux (et religieux), sensibilisant au monde environnant, au respect de l’autre, des règles et… à l’importance du livre de jeunesse. Le retour à la tradition n’est pas ici revendiqué, seulement le devoir de proposer aux jeunes un projet éducatif, de « cultiver en eux les vertus qui fondent l’homme ». Mais, derrière l’anecdote prometteuse du début, sauront-ils recevoir le message et y trouver du plaisir ?

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Romans

Tiiga

Par Fatoumata Sanou

Les rééditions sont rares dans la littérature africaine pour la jeunesse dont les titres restent disponibles longtemps. En voici une, celle d’un titre paru en 1994 qui a remporté beaucoup de succès comme nous l’apprend l’ouvrage L’Émergence de la littérature d’enfance et de jeunesse au Burkina Faso, premier livre d’études universitaires consacré à la littérature de jeunesse d’un pays africain en particulier (voir sa présentation dans la rubrique Vie du livre). Tiiga, comme Elsa mon amie, réédité également, est publié sans changements par rapport à la première édition dont voici la présentation parue dans Takam Tikou, n°6 : Pour devenir un bon agriculteur qui sache employer les machines et refuser l’aide extérieure, Tiiga désobéit à son père en décidant d’apprendre à lire et à écrire. Grâce à son opiniâtreté, il parvient rapidement à rattraper son retard et à devenir le premier de sa classe. Son père, finalement convaincu, reconnaît l’intérêt de l’école et l’encourage dans ses études. Volontiers moraliste, cette nouvelle décrit les bienfaits de la scolarisation et prouve que, contrairement aux idées reçues, l’école ne conduit pas seulement à travailler dans un bureau mais peut également former de bons cultivateurs. Rédigé dans un style simple qui ne pose aucun problème de vocabulaire, le message est d’autant plus clair et persuasif.

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Romans

Le Plus vieux de la classe

Par Irène Cohen-Janca

troublés par la présence d’un nouveau dans leur classe, un « vieux », déjà père de famille, qui vient pour apprendre à lire et pouvoir mieux faire vivre sa famille. D’abord moqué et rejeté, le « vieux » va devenir l’ami de John et trouver sa place, car le savoir n’est pas que livresque. Une histoire qui rappelle que l’éducation n’est pas encore un droit pour tous.

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Romans

Princesse Ebla

Par Camara Nangala

Marie-Audrey est une jeune fille gâtée et insupportable : son père, qui gagne confortablement sa vie, lui assure un quotidien privilégié – belle maison, voyages linguistiques l’été, répétiteur pendant l’année scolaire... Pourtant, ce beau confort ne la protège ni des disputes de ses parents ni du coup d’État perpétré en Côte-d’Ivoire au tournant de l’année 2000. L’angoisse générée par ces événements – de rangs et de dimensions non comparables –  l’oblige à se poser des questions sur sa famille et à affirmer ses propres choix. Sa vie bascule radicalement le jour où elle croise l’écrivain Pognan lors d’une rencontre scolaire : conquise par son discours, elle décide de vouer sa vie non seulement à la lecture mais aux arts plastiques. Grâce à l’argent de son père, elle devient mécène. Apothéose finale : le Ministre de la Culture, pour l’anniversaire de ses quinze ans, se déplace en personne afin de récompenser son parcours exemplaire.

Un roman bien mené à la plume alerte, ronde, agréable, dont l’objectif est d’édifier le jeune lecteur en lui faisant partager les vertus de la culture. Le propos est donc volontairement pédagogique et moral avec l’exemple de cette jeune fille qui a tout à apprendre pour devenir une adulte accomplie.

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