L’auteur, Mo Kuletee, qui a été bercé par les contes que lui disaient sa mère et sa grand-mère, a ensuite quitté le village pour la capitale de la Guinée. Il y a découvert l’acculturation grandissante des jeunes et déploré l’oubli de la langue et de la culture peules. Il milite aujourd’hui au sein de l’AGUIPELLN (l’Association Guinéenne pour la Promotion de l’Écriture et de la Lecture en Langues Nationales) pour la sauvegarde du pulaar, la langue des Peuls du Fuuta Jaloo.

Non loin du grand fleuve Milo et de ses eaux profondes, le jeune Djibril vit auprès de sa mère sur une terre nourricière où paissent leurs animaux. Un beau jour, surgie des ondes, apparaît une femme très belle qui n’est autre que la fille de l’eau. Djibril chavire d’amour. Il la veut pour femme, mais elle pose ses conditions et par trois fois replonge. Oui ? Peut-être ? Mais quelques épreuves plus loin, autant de présents et l’engagement à ne pas la frapper de trois coups sans motif, mariage conclu !

Celui qui mouille les poules - drôle d’idée s’interroge le lecteur au vu du titre - c’est Diidi, né le jour où la rivière, celle qui prenait sa source dans une marmite enfouie dans la terre, était sortie de son lit. C’est pourquoi il est sous la protection du génie de l’eau, clame sa mère à qui veut l’entendre. L’enfant grandit à ses côtés, ne la quitte pas d’une semelle, fait tout comme elle, tout : se laver à la rivière, jouer, porter sur la tête la calebasse d’eau. Quolibets et phrases en dessous des copains commencent à pleuvoir sur cet enfant vraiment trop collé à sa mère. Mais il a son secret.

La forêt sacrée… Lieu mystérieux, lourd du secret des rites initiatiques réservés aux jeunes garçons. Aujourd'hui, c’est au tour de Koné, 11 ans, et de tous ses camarades de la même classe d’âge d’être initiés. Une épreuve où il faut aller à la rencontre d’animaux sacrés nommés les « familiers » et en ramener un sans que violence soit faite. Ce sera le frère de vie de Koné, son protecteur. Mais la forêt obscure l’effraie, tout autant que l’attente de ses parents à qui il doit faire honneur.

Alors que sévit la sécheresse et la famine, Dame Tortue fait un rêve étrange : celui d'un arbre aux fruits merveilleux. La longue route pour y arriver, et le nom compliqué de l'arbre dont il faut se souvenir pour le saluer en arrivant, ne l'intimident pas : elle entreprend le voyage et sera la seule à le réussir. Belle leçon pour les animaux plus grands, plus forts, plus rapides, qui se sont précipités. Un conte africain, joliment illustré, qui se termine par un festin partagé, et nous raconte l'origine des arbres aux fruits délicieux sur Terre.

C’est une fort jolie idée, pédagogique de surcroît, d’associer conte et coloriage, l’un servant l’autre et réciproquement. Celui-ci est écrit par Marie-Paule Huet, directrice littéraire aux éditions Ganndal, spécialiste des contes africains, et illustré par Irina Condé, dont le grand talent s’exerce dans nombres d’albums pour enfants.

Après la belle légende Maori, publiée début 2019, Quand le kiwi perdit ses ailes, l'autrice nous raconte une histoire d'Afrique australe qui met en scène le pangolin encore vêtu de son épaisse fourrure en concurrence avec un autre prédateur des abeilles, le ratel ou blaireau à miel, que son pelage protège moins bien des piqûres d'insectes.

Le A de cet abécédaire dépaysant n'est pas Afrique comme le titre de ce magnifique album mais Ancêtres, le B Baobab, le C Calebasse... Les 26 mots proposés à partir des 26 lettres de l'alphabet latin sont autant d'invitations à découvrir la culture africaine. L’auteur, Kouam Tawa, est camerounais, il est à la fois poète, auteur de romans pour la jeunesse et dramaturge. Côté graphique, les illustrations représentent simplement les lettres mais composées avec ces magnifiques tissus africains avec beaucoup de fantaisie et de talent, et une grande variété de motifs.

Ce nouvel opus de la collection invitant à découvrir berceuses, chants traditionnels et comptines à travers le monde poursuit le voyage entamé avec les Comptines du Baobab et Comptines de Cajou et de Coco, et s'aventure de l'Afrique de l’Est jusqu'à l’océan Indien (Madagascar, La Réunion, ...). On y trouve 25 titres d'une douceur et d'une beauté qui marquent dès la première écoute, qu'il s'agisse de voix d'enfants ou d'adultes, professionnels comme amateurs.

Rêves d'enfants est un recueil de douze poèmes écrits par Peggy Lucie Auleley. En 1998, elle remporte le 2ème prix du concours pour la littérature africaine pour la jeunesse initiée par l'Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT), actuelle Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Il aura cependant fallu attendre 20 ans pour voir paraître la deuxième édition de ce livret.